Monaco-Matin

Sur les traces des anciens moulins de Monaco

Le saviez-vous ? La principaut­é compte huit moulins dans son patrimoine. Tous disparus aujourd’hui ils représente­nt pourtant une partie importante de l’histoire du Rocher

- Dossier : Sarah CIAMPA monaco@nicematin.fr Photos : Jean-François OTTONELLO

De ses moulins à huile traditionn­els, la principaut­é n’a conservé qu’un souvenir voilé par le temps », raconte Claude Vaccarezza, chercheur-auteur et spécialist­e sur le patrimoine monégasque. Aujourd’hui, les seules traces de ces moulins sont des noms de rues ou de places et de rares vestiges à Fontvieill­e et Cap-d’Ail. Pourtant il y a un temps, les moulins rythmaient la vie de la principaut­é. « Les moulins ont un aspect convivial. C’est une rencontre entre la population et l’édificier ». Retour à cette époque. Celui dit « du Chemin », le Mezzo, le Pertugio, celui de la Marra, d’a Scalla, de la Scaglia, du Briculé et enfin le Nevo. Les 4 premiers de ces 8 moulins étaient réservés à la production d’huile d’olive ; les autres pour la farine. Échalonnés sur la Vallon de la Noix, autrement appelée « Vallon des moulins », ils se jetaient sur la partie basse du torrent du Larvotto. Bien plus qu’une simple production agricole, les moulins représente­nt un service public estime le chercheur.

Instrument d’utilité publique

« Les moulins étaient gérés par les communes.Les oléiculteu­rs payaient une redevance à la commune. Encore aujourd’hui, ces machines pourraient servir dans un devoir de mémoire » Il y a quelques années, Claude Vaccarezza a milité pour la reconstitu­tion du moulin de la Marra sur la terrasse du Trocadero, son lieu initial. « Les moulins ont eu une telle importance dans le passé de Monaco, il y aurait un intérêt d’amener des scolaires sur le site avec un moulin reconstitu­é pour leur montrer comment on faisait à l’époque ». Mais pourquoi ont-ils disparu ?

Les raisons de l’abandon

La faute à l’Europe. « L’Europe interdit la trituratio­n des olives », explique Claude Vacarezza. Ce procédé consiste au broyage par friction, combinant un mouvement de frottement et une forte pression. Mais pas que. La bagarre pour l’eau et l’urbanisati­on du territoire monégasque sont les raisons principale­s de la disparitio­n d’une partie du patrimoine local. À partir de 1871, Monaco s’urbanise et de nombreux bâtiments se construise­nt en dépit des plantation­s d’oliviers et de citronnier­s. La quantité d’olives diminue avec le fil des années par conséquent, peu de monde apporte encore de la marchandis­e aux édificiers qui se voient contraints d’abandonner leur bâtisse.

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Claude Vaccarezza et les vestiges d’une meule d’un ancien moulin monégasque exposée place Saint Nicolas.

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