LIGUE L’OM regarde devant
L’Olympique de Marseille boucle la saison la plus longue de son histoire avec peut-être le plus précieux des titres : l’espoir de retrouver sa grandeur
L’OM champion project est bien lancé. Moins de deux ans après l’arrivée de Frank McCourt, le projet a même pris un peu d’avance sur les temps de passage. Dommage d’avoir manqué l’occasion d’avancer d’une année le retour en C1 alors que le club a compté jusqu’à six longueurs d’avance sur le 4e, Lyon, qui l’a doublé dans le sprint final. Mais la direction se veut rassurante, elle avait budgété la 4e place et attend sereinement de négocier des sanctions “douces” avec l’UEFA car elle n’est pas tout à fait dans les clous du fair-play financier, prévisible après 20 premiers mois d’investissements lourds. L’équipe de Rudi Garcia pouvait remâcher un peu d’amertume après sa victoire contre Amiens (2-1), trois jours après avoir manqué l’Europa League en finale contre l’Atlético Madrid (3-0), ses 61e et 62e matches de la saison. Mais cet OM termine meilleur 4e de l’histoire de la Ligue 1 avec 77 points. A son dernier titre de champion de France, en 2010, il comptait 78 points... Quand Rudi Garcia a réussi le doublé avec Lille (2011), il avait fini avec 76 points... devant l’OM.
« Sentiment de satisfaction »
« Je crois qu’on a franchement bien commencé le projet avec cette saison qui s’achève », estime le président, Jacques-Henri Eyraud, qui retient une « formidable saison pleine de promesses ». Il a perçu « une force vraiment surprenante » du public, qui a rempli le stade et fêté ses joueurs pour le dernier match, malgré l’échec dans la course à la C1. La “hype” s’est étendue « bien au-delà de Marseille », ajoute-t-il, mettant en avant « l’immense sentiment de satisfaction de voir l’ensemble des amateurs de football soutenir l’OM ». Cette équipe a séduit par son engagement. « Quand on arrive à satisfaire un public aussi difficile qu’ici, c’est qu’on a fait une grande saison », salue l’entraîneur d’Amiens, Christophe Pélissier, qui a lu les banderoles “Fiers de vous” et entendu l’ovation des supporteurs à leurs joueurs, malgré la défaite en finale trois jours plus tôt. On peut en effet retirer beaucoup de bonnes nouvelles de cette saison, à commencer par la révélation de nombreux joueurs, comme Bouna Sarr, Frank Anguissa et Lucas Ocampos, la mise sur orbite internationale de Florian (Photo AFP)
Thauvin ou l’affirmation de leaders forts, Luiz Gustavo, Adil Rami et bien sûr le capitaine malheureux Dimitri Payet, qui a sacrifié sa Coupe du monde pour se blesser malgré tout en finale de C3, le “héros” des Twittos marseillais.
Mercato en vue
Cette équipe dégage aussi une cohésion collective bâtie par un Rudi Garcia, qui ne doit qu’au talent de l’Atlético de Madrid et de Diego Simeone d’avoir manqué la consécration européenne. Seules quelques erreurs de parcours ont abîmé cette saison réussie. On ne parle pas du diptyque Monaco (61)Rennes (3-1), qui a finalement servi de déclic, mais plutôt de l’Olimpico contre Lyon où l’OM, en perdant à la dernière seconde (3-2), a vraisemblablement laissé échapper la Ligue des champions en relançant son rival. « On sait quelles sont nos faiblesses », conclut Eyraud sans les dévoiler, mais il doit tenir une conférence de presse-bilan mercredi. « La place de l’OM, c’est dans les trois premiers, c’est de lutter pour le titre », annoncet-il. Maintenant l’OM doit réussir son mercato mieux que l’an dernier. Il manque un buteur plus complet que Valère Germain et Kostas Mitroglou, qui en représentent en quelque sorte une moitié chacun, l’altruiste français pas assez tueur et le finisseur grec pas assez collectif. Il faut aussi une grosse recrue en défense centrale, que n’a vraiment pas été Aymen Abdennour, en échec. Une étoile coûtant des di- zaines de millions d’euros ferait du bien au “project”, mais elle sera plus difficile à pêcher avec la perspective de la C3 plutôt que la C1. « Il reste encore du travail pour faire de l’OM un club important sur la scène fran- çaise et européenne », conclut l’Américain McCourt, promettant de « bâtir une équipe encore plus compéti- tive ».
ESPAGNE