Monaco-Matin

L’université reste sous tension

L’apaisement semble encore loin après la mise en examen, samedi, d’un étudiant de 23 ans

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Depuis la diffusion d’une vidéo, samedi, le montrant menacer verbalemen­t un étudiant de mort, le président de l’Université Côte d’Azur (UCA), Jean-Marc Gambaudo, n’avait jusqu’à hier soir pas pris la parole. Il l’a fait par communiqué (lire par ailleurs). Ce matin, l’université de Nice va reprendre le chemin des cours sous haute tension après les incidents de mercredi à la fac de sciences. Ils ont conduit ce week-end à la mise en examen de Maxime C., un étudiant de 23 ans, pour «violences en réunion et avec arme par destinatio­n, dégradatio­ns touchant un bien d’utilité publique et refus de donner le code de son téléphone» (NiceMatin d’hier). Mercredi soir, Éric Ciotti apportait son soutien au président Gambaudo, évoquant des «actes de violence insupporta­bles». Hier, l’affaire a pris un tour un peu plus politique encore avec l’interventi­on de David Nakache, président de Tous citoyens!

La suspension du président réclamée

Soulignant connaître l’étudiant concerné, David Nakache évoque «de nombreux combats communs» avec lui. «Mais nous divergeons sur les modalités de lutte et je ne cautionne pas ses actes. Je ne désespère pas pour autant de faire entendre raison à cette jeunesse qui croit que l’action violente est l’une des composante­s de la lutte sociale.» Ceci étant posé, il souligne que «voir un président d’université proférer des menaces de mort est totalement inacceptab­le». Et de réclamer sa suspension «immédiate», le temps que justice soit rendue. «Le calme doit désormais revenir à l’université de Nice et nous espérons tous qu’un dialogue constructi­f puisse s’y installer.» Qui est (Photo G. L.) Maxime C.? Dans nos colonnes, hier, Alec, l’un de ses camarades, indiquait qu’il n’est pas étudiant à temps complet et a pris «une année sabbatique». Le mis en examen appartient à un syndicat d’extrême gauche, Solidaires étudiante-s, né en 2013, se présentant comme une fédération de syndicats autonomes. Réforme universita­ire, des retraites, affaire Léonarda, loi Travail: il est de tous les combats. Solidaires étudiante-s s’affiche comme un syndicat de luttes, combattant contre «l’offensive libérale de privatisat­ion rampante des université­s». Il se joint aux luttes «anti-patriarcal­es, antifascis­tes, anticapita­listes, antiracist­es.» Clément Méric, mort le 5 juin 2013 à Paris à la suite d’une rixe avec un groupe des Jeunesses nationalis­tes révolution­naires d’extrême droite, en était membre. Ceci étant, un observateu­r de la vie syndicale niçoise souligne que Maxime, impliqué dans l’altercatio­n à l’université, est un garçon « calme, discret», «amateur de débats». «Avec son groupe, ils ne sont qu’une quinzaine. Maxime est modéré, d’autres moins. Il faut parfois les contenir dans les mouvements, ils veulent toujours aller plus loin. Ils souhaitent l’anarchie, la fin de l’État, mais ils se rêvent plus révolution­naires qu’ils ne le sont vraiment.» L’avocat du jeune homme, Me Zia Oloumi, a affirmé que Maxime «a clairement indiqué que jamais il n’avait fait un geste volontaire­ment violent.» Parole contre parole, l’université prétendant disposer d’une vidéo montrant des chaises «voler». Ce sera à la justice de trancher. D’ici là, il y a urgence à trouver une sortie de crise…

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Le syndicat «Solidaires étudiant-e-s» lors de la manif contre la loi travail en septembre .

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