4 conseils pour bien réviser et décrocher le bac
Vous n’avez pas commencé les révisions, et l’échéance approche: pas de panique! Voici les conseils d’un spécialiste des Sciences de l’Apprendre, le Niçois André Giordan, pour être au top le jour J
Le compte à rebours est enclenché. Le 18 juin, le bac démarrera avec la philo, pour les séries générales et technologiques. Il reste donc 5 semaines pour se préparer. « S’il est évidemment conseillé de s’y prendre bien à l’avance pour ses révisions, il n’est jamais trop tard pour tenter de faire au mieux,» pose le Niçois André Giordan, professeur à l’Université de Genève (1). Il invite les élèves les plus en retard à passer en mode « commando révisions. Pour rattraper le temps perdu on peut travailler efficacement 12 à 16 heures par jour, à condition de faire des pauses de relaxation toutes les 3, 4 heures. »
. Etablir un planning de travail et s’y tenir
Pour organiser au mieux les 5 semaines qui restent avec les matières à réviser chaque jour, et heure par heure: créer un calendrier. « Faire un planning c’est bien, mais s’y tenir c’est mieux », souligne André Giordan. Avant de recommander aux jeunes « d’aller à l’essentiel ». « Commencez par les matières qui vous plaisent le moins pour aller vers celles qui vous stimulent le plus. Et surtout concentrez-vous sur ce que vous n’avez pas compris, en maths, en physique ». En semaine: travailler après les cours, mais pas avant d’avoir fait une pause de 20 minutes voire une sieste. « Ceux qui sont très en retard doivent aussi réviser le soir, mais smartphone éteint pour éviter les distractions. » Le week-end: « travailler 12 à 16 heures par jour. Avec toutes les heures, une pause de 5 minutes pour les yeux, et toutes les 4 heures, 20 minutes de relaxation. » La semaine qui précède les épreuves, il conseille de se remémorer
chaque cours avant de consulter ses notes. « On mémorise quelques détails supplémentaires. » Et la veille du jour J ? « Ne pas trop insister sur les révisions, pour arriver plus détendu à l’épreuve. On revoit l’ensemble beaucoup plus rapidement si nécessaire. Quelques minutes par page ou par fiche. On ne s’inquiète pas, on fait au mieux… et surtout on ne travaille pas la soirée. »
. Comprendre ce qu’attendent les examinateurs
« Le jeune doit se mettre dans la peau de l’examinateur. Comprendre ce qu’il attend de lui en fonction de ce que ses professeurs lui ont indiqué pendant l’année, mais aussi avec les annales du bac. » L’expert donne quelques astuces pour tenter de décrocher de bonnes notes. « Il ne vous suffit pas de répondre, il vous faut étayer votre réponse et donc posséder des références, des dates, des données. C’est bien de connaître des citations passe-partout qui montrent qu’on a un semblant de culture! Même en maths, il faut retenir des formules et repérer des types de raisonnement. La solution par exemple est souvent dans la question d’après. » Pour la philo, il préconise le plan en trois parties, trois sous-parties. Et il insiste sur l’importance de « faciliter la vie des examinateurs, en soignant sur sa copie la présentation et l’écriture. »
. Apprendre : ne pas se contenter de relire
« Relire ses cours ne suffit pas. Il faut mémoriser de façon active, en faisant des fiches par exemple en Histoire-Géo. » Pour les Maths, ce sera des exercices
piochés dans les annales du bac. « Quand on désire retenir, il faut éviter la dispersion, la distraction, pour ne pas bloquer le travail du cerveau. » Ses conseils pour se mettre dans de bonnes conditions : travailler sur une table nette, éviter les bruits parasites, le zapping... « Si un sujet vous lasse vraiment, passez à un autre, plutôt que de tout arrêter! Faites seulement 5 minutes de pause. » On mémorise mieux si on a compris de quoi il retourne. D’où l’importance de partir de ce qu’on connaît déjà pour apprendre quelque chose de nouveau. Vous pouvez par exemple vous demander avant de mémoriser : « Qu’est-ce que je sais de ce sujet ? », « Qu’a-t-on vu au cours précédent ? »
. Dormir et manger sainement
Pendant cette période en mode « commando révision », il ne faut pas rogner sur son sommeil. « Selon ses besoins, dormir entre 7 et 9 heures par nuit. Ce n’est jamais une perte de temps, parce que la nuit le cerveau mémorise et réorganise ce qu’on a appris dans la journée. » De plus, le cerveau fait partie du
corps, et comme le corps, il se fatigue. Ainsi André Giordan souligne l’importance du repos « avant un examen ». Autre élément à ne pas négliger : veiller à bien se nourrir. « Il faut avoir une alimentation équilibrée, avec du poisson par exemple, et il n’y a pas besoin de prendre des comprimés ou les gélules ». La veille du jour J, André Giordan recommande de : « préparer ses affaires, son sac, sa convocation, sa pièce d’identité... Repérer le chemin vers le lieu d’examen. Se coucher tôt et de mettre deux réveils, pour ne pas avoir le souci de ne pas se réveiller. »
(1) André Giordan est professeur à l’Université de Genève et auteur de nombreux ouvrages dont le manuel « Apprendre à apprendre », publié chez Librio.