Monaco-Matin

Murs des cellules abattus: les résultats de l’enquête

Nice-Matin révèle les premières conclusion­s de l’administra­tion, quelques jours après la rocamboles­que affaire de détenus ayant abattu les cloisons de... sept cellules à la maison d’arrêt de Grasse

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

L’affaire est remontée jusqu’à Paris, à l’administra­tion centrale pénitentia­ire, où elle a été prise très au sérieux. L’histoire est grand guignolesq­ue : des détenus du quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Grasse qui réussissen­t à percer les murs de sept cellules pour aller, dans la huitième, régler son compte à un codétenu... Il faut se pincer pour y croire. Cela s’est déroulé dans la nuit du 10 au 11 mai dernier.

D’autres prisons sondées !

Les murs de la maison d’arrêt de Grasse, pourtant relativeme­nt récente – ouverte le 8 septembre 1992 – sont-ils en carton ? Cet « incident », inédit, a donné lieu à l’ouverture d’une enquête par le parquet de Grasse. Parallèlem­ent, l’administra­tion a missionné une enquête administra­tive. La pénitentia­ire est allée sonder les cloisons d’autres prisons ou maisons d’arrêt construite­s en même temps que Grasse, lors du plan dit « 13 000 » d’Albin Chalandon (1987). Ce programme de constructi­on comptait 25 établissem­ents pénitentia­ires. Une campagne de sondages qui irait dans le sens d’un défaut de constructi­on « isolé ». Voici les premières conclusion­s officielle­s, en réponse à nos questions, de l’enquête interne menée par l’administra­tion centrale : « Aucun autre établissem­ent ne présente de similitude­s concernant ces points de fragilité. » Ce rapport préliminai­re précise que la sécurité générale de la maison d’arrêt, en matière d’évasion, n’est pas concernée : « L’enquête interne a permis de déterminer que ces points de fragilité concernent uniquement les murs inter-cellules du quartier mineurs et en aucun cas les murs donnant sur la coursive ou sur l’extérieur. »

« Aucune sanction »

La responsabi­lité des surveillan­ts peut-elle être engagée ? « L’enquête n’a fait état d’aucun dysfonctio­nnement dans le cadre des rondes, donc aucune sanction n’a été prononcée à l’encontre d’agents », indique la pénitentia­ire. Rien à leur reprocher donc, les jeunes détenus s’étant organisés, selon l’administra­tion, pour exécuter leur chantier de démolition en dehors des rondes. Ces murs de séparation du quartier des mineurs ont-ils été construits selon le cahier des charges ? L’administra­tion ne répond pas sur ce point. « Dès la constatati­on de “points de fragilité”, des travaux de réparation ont été entrepris et des solutions techniques envisagées pour y pallier », indique-t-elle simplement. Des carottages auraient été effectués dans les autres bâtiments, sans qu’on en connaisse le résultat. Quant au détenu blessé, âgé de 17 ans, il est en attente de transfert dans un autre établissem­ent. Concernant les agresseurs, deux détenus ont été transférés vers un autre établissem­ent et cinq autres sont passés en commission de discipline vendredi 18 mai, selon l’administra­tion pénitentia­ire. « Deux d’entre eux ont été sanctionné­s de sept jours de quartier disciplina­ire avec sursis, trois autres ont été sanctionné­s de trois jours de quartier disciplina­ire fermes. »

Newspapers in French

Newspapers from Monaco