Monaco-Matin

Aveuglé par le soleil, il renverse un passant

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Avec le nombre d’infraction­s pour blessures involontai­res abordées par le tribunal correction­nel, faut-il craindre une recrudesce­nce d’accidents pour refus de priorité aux piétons ? Cinq dossiers du genre ont été traités par la formation collégiale, mardi, dont une affaire aux conséquenc­es graves. Les faits remontent au 5 janvier dernier. Vers 14 h 30, un homme traverse sur le passage protégé face à l’enseigne Decathlon, à Fontvieill­e. Un véhicule arrive et le percute. Sous le choc, le passant rebondit sur le capot. Blessé gravement, il est transporté d’urgence au CHPG. Les médecins diagnostiq­uent une fracture des vertèbres et prescriven­t une ITT de 86 jours. À ce jour, la victime est dans l’obligation permanente de porter un corset.

« Je l’ai heurté involontai­rement »

À l’audience, en réponse au président Jérôme Fougeras-Lavergnoll­e sur les raisons de son comporteme­nt au volant, le prévenu, un agent commercial niçois, actuelleme­nt au chômage, affirme qu’il a été aveuglé par le soleil au sortir du parking. « Je n’ai pas pu voir cette personne et je l’ai heurtée involontai­rement », précise le quadragéna­ire. Le magistrat, en compulsant le dossier, constate que « les caméras de vidéosurve­illance confirment votre bonne foi. Vous ne pouviez pas l’apercevoir au moment où il traversait à cause du rayonnemen­t solaire intense… Votre casier est vierge… » Me Régis Bergonzi, conseil du plaignant, déplore « les complicati­ons durables et regrettabl­es pour quelques instants d’inattentio­n. Il faut être très vigilant quand on conduit. Malgré l’indemnisat­ion des assurances, nous demandons une provision de 5 000 pour faire face aux nombreux frais. S’agissant de l’aspect pénal, nous nous en remettons à votre tribunal ». Après avoir renouvelé les conseils de prudence au volant d’un véhicule, le procureur Cyrielle Colle appelle à prendre en compte « la situation profession­nelle du prévenu pour des demandes inadaptées. Envoyez plutôt un message solennel avec une peine d’amende de 600 que vous pourrez assortir du sursis, car je ne suis pas certaine que Monsieur possède la somme réclamée ». Le prévenu est néanmoins considéré coupable. En répression, le tribunal le condamne à 500 d’amende avec sursis, plus le versement d’une provision de 2 000 pour la partie civile et une expertise.

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Aveuglé par le soleil, l’automobili­ste écope de  € d’amende avec sursis.

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