Rosberg père et fils en duo sur l’asphalte monégasque
Hier, entre les deux séances d’essais de F1, Keke et Nico ont ressorti casques et combinaisons pour rouler côte à côte dans les voitures qui les avaient menées au sacre mondial…
Le même sang coule dans leurs veines. La même fibre pour le pilotage, aussi. L’un a une chevelure grisonnante, l’autre une tignasse blonde. Le premier a raflé le sacre suprême de F1 en 1982, le second en 2016. Trente-quatre années plus tard. Dans la famille Rosberg, je voudrais le père, Keijo alias Keke, et le fils, Nico. Hier midi, entre les séances d’essais de F1, ces deux as de l’asphalte ont ressorti des placards le casque et la combi pour rouler côte à côte. De quoi exciter la meute de photographes et de cameramen qui s’est faite aussi dense que pour les pilotes d’aujourd’hui. Sans parler du public agglutiné aux balcons et au plus haut des gradins. En extase devant ces deux légendes du sport automobile.
« C’est historique »
C’est certain, ces deux-là ont toujours la cote. L’image inédite d’un papa et de son enfant évoluant ensemble aidant forcément. « Un père et un fils sur le circuit de Monaco, ça ne s’est sans doute jamais vu et ça ne se verra peut-être plus jamais. C’est historique », souffle, visiblement fière, Sina Rosberg, l’épouse et la maman. Des stands sortent alors deux bolides. La Williams FW08 de 1982 pour le papa. La Mercedes W07 Hybrid de 2016 pour le fiston. Toutes deux floquées du 6, numéro fétiche utilisé lors de leurs titres respectifs. On se dit alors que ces deux-là vont se tirer la bourre et faire chauffer la gomme au gré des dix-neuf virages du tracé urbain. Comme à la bonne vieille époque. « À la maison, ils ont parié qui allait gagner. Keke a dit que ce serait lui car il a de meilleurs pneus. Il ne parlait que de technique, sourit Sina Rosberg. Nico, lui, a dit qu’il serait encore capable de faire les qualifications de samedi pour la course. » (Photo Jean-François Ottonello)
Le plaisir de voir deux générations de Rosberg avaler l’asphalte de la Principauté ne sera que trop éphémère. Deux tours, à peine. De quoi, cependant, raviver quelques souvenirs et sentir souffler ce vent de compétition entre Keke et Nico. « J’ai fait un beau dépassement avec les roues bloquées à l’entrée du port», confie Nico Rosberg, sollicité par des dizaines de journalistes.
« Comme si c’était hier »
Sur la grille de départ, les deux pilotes se donnent une franche accolade. Poignante et sincère. Avant de serrer la main de Chase Carey, patron de Liberty Media, et d’échanger avec le prince Albert II. De retour aux stands, Vivian Sibold embrasse tendrement son cher et tendre Nico. Sans doute un brin nostalgique de revoir son mari remettre la combi. « Ce fut une très belle expérience de partager le circuit avec mon père et un instant d’émotion, réagit le principal intéressé. Je connaissais les mécaniciens des deux côtés car j’ai roulé dans les deux écuries. En étant dans la voiture, j’ai l’impression que tout ce que j’ai vécu était hier. Mais le plus drôle, c’est que c’était pareil pour mon père. » Une affaire de famille, on vous disait.