Au volant de la Nissan GT-R Nismo
En dépit de son âge respectable, la plus radicale des GT-R ne craint personne. Performances supersoniques, grip incroyable : une auto d’un autre monde !
J e ne vous connais pas, mais je vous aime, M. Hiroyuki Ichakawa. Grâce à vous et à quelques uns de vos collègues maîtres artisans Takumi qui assemblez à la main chaque pièce du moteur de la GTR-Nismo dans l’usine de Yokohama, Nissan produit encore des autos déraisonnables. En apposant cette petite plaque sur laquelle est inscrit votre nom sur le gros V6, vous contribuez, cher monsieur, à faire de l’automobile un objet de désir et de plaisir. J’imagine qu’avec votre expérience et votre savoir-faire, vous ne devez pas être tout jeune. Remarquez, la GT-R ne l’est pas vraiment non plus. Presque dix ans que cette silhouette taillée à la serpe s’invite dans la cour des grandes, de celles capables de tomber un temps sur le Nürburgring. Catapulte au péage Devenue une référence dès la fin de la précédente décennie, la GT-R n’a cessé de se bonifier au fil des ans. Aussi rare que chère (près de 200 000 euros, malus compris), sa variante Nismo (pour Nissan Motorsport) rajoute une bonne dose d’exclusivité par rapport à la GT-R « de base », si tant est qu’une GT-R puisse être de base… Porté à 600 ch (+ 30 ch), le V6 3,8 l biturbo façonné avec amour par M. Ichakawa procure à la GT-R Nismo des accélérations incroyables. Si Nissan se refuse à donner un chiffre trop précis, il se murmure que le 0 à 100 km/h est avalé en moins de 3 secondes, façon catapulte. Si vous me le dites, M. Ichakawa, je vous crois sur parole. Ma femme, dont le brushing est resté collé à l’Alcantara du baquet droit au péage d’Antibes, n’osera pas soutenir le contraire. Sportive pure et dure Avec son couple de 652 Nm, sa boîte six à double embrayage hyper rapide et sa direction ultra directe, la GT-R Nismo est d’une efficacité redoutable. Mais contrairement à certaines GT plus récentes, qui se conduisent avec une facilité déconcertante lorsque les modes de conduite sportifs sont déconnectés, la Japonaise reste une sportive pure et dure, qui requiert du doigté et de la poigne. Scotchée au bitume grâce à ses amortisseurs, ses barres stabilisatrices et ses ressorts renforcés, elle peut facilement dévier de sa trajectoire à la moindre saignée si le pilote ne conserve pas la concentration nécessaire. Une vraie auto de course avec laquelle on rêve d’aller tâter de la piste. Une sportive au confort relatif qui vibre, respire, couine. Bref, une incomparable machine à sensations. Spectaculaire avec son énorme aileron et ses éléments de carrosserie en carbone, la GT-R Nismo est presque plus civilisée à l’intérieur. Depuis le printemps 2017, elle a gagné une nouvelle planche de bord mieux conçue et plus agréable à l’oeil ainsi qu’un écran tactile 8 pouces moderne. Matériaux plus valorisants, position de conduite aux petits oignons : la reine des GT-R n’a plus à rougir face à ses concurrentes. Pour le reste, M. Ichakawa a fait le nécessaire…