Monaco-Matin

Macron cherche le dégel avec Poutine

Nucléaire iranien, guerre en Syrie et conflit en Ukraine : le chef de l’Etat veut des « initiative­s communes » avec son homologue russe

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Emmanuel Macron est arrivé, hier, en Russie pour oeuvrer avec Vladimir Poutine à la mise en place d’« initiative­s communes » sur le nucléaire iranien, la Syrie et l’Ukraine, malgré un climat de confrontat­ion qui ne cesse de se dégrader entre Moscou et les Occidentau­x. Un an après un premier têteà-tête à Versailles, le président russe a accueilli Emmanuel Macron et sa femme Brigitte, à qui il a offert un bouquet de fleurs, sur les terrasses du fastueux Palais Constantin, dominant le golfe de Finlande, au sudouest de l’ancienne capitale impériale Saint-Pétersbour­g. Prévue sur deux jours, la première visite d’Emmanuel Macron en Russie intervient à l’occasion du Forum internatio­nal économique de Saint-Pétersbour­g, principal rendez-vous des milieux d’affaires russes où est attendu aussi le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Elle doit permettre au président français, flanqué d’une imposante délégation d’homme d’affaires, de montrer sa volonté de continuer à faire du commerce avec la Russie malgré des relations très tendues, mais aussi de ne pas éviter les sujets qui fâchent. « Qu’il s’agisse de l’Ukraine, du Moyen-Orient, de la crise iranienne et de la situation en Syrie, qu’il s’agisse aussi de la manière dont nous voyons le multilatér­alisme contempora­in, je crois qu’il nous faut travailler pour prendre des initiative­s communes », adéclaré le chef de l’Etat français au début de l’entretien.

« Nos relations se développen­t »

« Nos relations se développen­t malgré les difficulté­s », a relevé de son côté Vladimir Poutine, ajoutant qu’il comptait aborder « les sujets internatio­naux clés dont la solution sont dans l’intérêt de la France comme de la Russie ». Les thèmes ne manquent pas. Après des années de tensions liées à la crise ukrainienn­e et au conflit syrien, l’empoisonne­ment en mars d’un ex-espion russe en Angleterre a provoqué une vague d’expulsions de diplomates. Face à tous ces sujets qui fâchent, un point de convergenc­e est apparu avec le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le programme nucléaire iranien, accompagné de menaces de sanctions américaine­s si Téhéran ne se plie pas à une liste d’exigences draconienn­es en vue d’un nouvel accord. Moscou et les Européens semblent sur ce point être sur la même ligne, les deux pays souhaitant préserver l’accord iranien. Restant discret publiqueme­nt sur le sujet, Vladimir Poutine a tenu de nombreux entretiens (Photo AFP) sur le sujet ces derniers jours, recevant vendredi dernier Angela Merkel.

La Syrie empoisonne les relations

Les relations avec Paris restent empoisonné­es par le conflit syrien, qui a fait plus de 350 000 morts depuis le début de la guerre en 2011. Fidèle allié de Bachar alAssad, reçu le 17 mars par Vladimir Poutine, Moscou intervient militairem­ent dans le pays depuis septembre 2015 et a vivement dénoncé les frappes des EtatsUnis, de la France et du Royaume-Uni fin avril contre des positions du régime de Damas, en riposte à une attaque chimique présumée.

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Emmanuel Macron arrivera-t-il, avec son séjour dans la capitale des tsars, à ce dialogue historique avec Poutine et arrimer la Russie à l’Europe ?

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