EQUIPE DE FRANCE Roulez jeunesse !
Parmi les 23, neuf joueurs comptent moins de dix sélections, pour une moyenne d’âge légèrement inférieure à 26 ans. De la Coupe du monde 2014 au Brésil, il reste six survivants (Lloris, Varane, Matuidi, Pogba, Giroud et Griezmann) et de l’Euro-2016 achevé en finale au Stade de France, neuf. « Comparativement à d’autres équipes, le Brésil, l’Espagne ou l’Allemagne, au niveau compteur de sélections, on en a beaucoup moins. Après, l’ambition, on l’a, mais il faudra le démontrer sur le terrain », souligne Didier Deschamps. Depuis deux ans, le sélectionneur a largement ouvert la porte. Certains sont déjà incontournables, comme le petit prodige parisien Kylian Mbappé, 19 ans seulement. D’autres ont créé la surprise, à l’image de Benjamin Pavard, 22 ans et convoqué pour la première fois en novembre dernier, à un poste de latéral droit relativement sinistré en sélection. Au total, ils sont quatorze néophytes en grande compétition internationale. « C’est une génération qui n’a pas peur de l’échec », loue l’entraîneur-adjoint Guy Stéphan. « Quelqu’un comme Ousmane Dembélé est capable de rater trois ou quatre dribbles de suite et réussir le cinquième. C’est aussi une génération qui n’a pas peur de s’expatrier. A 21 ans, ils ont déjà fait trois pays. Ça n’arrivait jamais avant. » « Après, c’est une génération qui zappe beaucoup, qui a une faculté de concentration peut-être moins importante. Il faut en tenir compte dans les séances vidéo ou dans les causeries », nuance le bras droit de Didier Deschamps. Les Bleus vont-ils être pénalisés par ce manque d’expérience au plus haut niveau ? Le sélectionneur a en tout cas accusé le coup début mai en apprenant le forfait de Laurent Koscielny. Le rugueux défenseur d’Arsenal (32 ans, 51 sélections) était « un leader par l’exemplarité, quelqu’un qui humainement et sportivement était très important pour le groupe ». (Photo AFP) Lors du dernier rassemblement, mitigé avec une défaite contre la Colombie (32) avant une victoire en Russie (3-1), la naïveté de cette équipe de France a été évoquée. « C’est bien quand tout est tout beau, tout rose, mais il faut aussi se forger du caractère pour réagir » quand ça va moins bien, avait commenté Olivier Giroud. Hormis Deschamps, quels peuvent être les aboyeurs, les patrons chargés de guider toute cette troupe de jeunes talents ? Du haut de ses 96 sélections, Lloris est le plus expérimenté. Comme l’a confié à l’entraîneur des gardiens Franck Raviot, le capitaine des Bleus est un « leader par ses performances » et parle « à bon escient », même si ce n’est pas « quelqu’un qui va crier fort et parler haut ».
Pogba veut prendre les rênes
Les regards se tournent aussi vers les deux vedettes de cette équipe, Antoine Griezmann et Paul Pogba. « Leader, patron, non ça ne m’intéresse pas », a répondu Griezmann au mois de mars, alors que Deschamps le présente régulièrement comme « le leader technique » de son équipe. « Je veux être libre sur le terrain comme je le suis. Je veux être heureux comme je le suis », a-t-il souligné. Paul Pogba, parfois critiqué pour ses performances inconstantes en Bleu, a de son côté récemment expliqué sur Canal Plus qu’il voulait « prendre les rênes de l’équipe de France » et «essayer d’être patron, sur le terrain et en dehors du terrain ». Il y a aussi le grognard Blaise Matuidi, 31 ans. Le vice-capitaine Raphaël Varane semble d’un naturel plus réservé, quand Giroud reconnaît qu’il n’a pas spécialement le goût aux prises de parole dans le vestiaire. Un problème en Russie ? « C’est la tendance médiatique de dire qu’il manque des leaders, mais on ne fait pas les résultats qui ont été réalisés s’il n’y a pas de leaders », assure l’ancien international Florent Malouda. Le constat est implacable : à chaque fois que Ronaldo a soulevé la Coupe aux grandes oreilles (2008, 2014, 2016, 2017), cela s’est toujours accompagné d’un Ballon d’Or dans la foulée. « Meilleur joueur de la planète actuellement », selon la légende des « Reds » Steven Gerrard, l’Egyptien a de solides arguments à faire valoir pour mettre un terme à la domination décennale du Portugais et de son rival Lionel Messi. Auteur de 44 buts cette saison toutes compétitions confondues, « Mo » a même battu le record de réalisations en Premier League avec 32 buts en 38 journées ! Au point d’être sacré meilleur joueur du championnat d’Angleterre, six mois après avoir déjà été désigné meilleur joueur africain de l’année. Le joueur de 25 ans est passé de joueur mis à la cave par Jose Mourinho à Chelsea (2014-2016), au statut d’idole absolue avec, à la clé, une chanson à sa gloire à Liverpool (Photo AFP)
ou encore ses crampons exposés... au célèbre British Museum de Londres au milieu des statues des anciens pharaons d’Egypte. Reste que Cristiano Ronaldo, même à 33 ans, ne semble toujours pas en fin de règne. Après un début de saison poussif, « CR7 » a inscrit depuis janvier la bagatelle de 28 buts, portant son bilan à 41 réalisations toutes compétitions consécutives. Mieux, à l’exception de la demi-finale retour contre le Bayern Munich, il a marqué à chacun de ses matches de Ligue des champions, où il écrase encore une fois le classement de buteurs avec 15 réalisations (contre 10 pour Salah). En 2013, malgré son sacre en C1 avec le Bayern, Franck Ribéry avait terminé troisième... Le sort qui sera réservé à Salah à la fin de l’année ?
Savoir + Real Madrid - Liverpool 20h45, beIN 1 et C8