Monaco-Matin

« Je ne suis pas inquiet pour la natation française »

Présent dans le Var avec ses nageurs du Montpellie­r Métropole Natation, Philippe Lucas s’est confié sur le niveau et l’avenir d’une discipline qui l’anime avec toujours autant de passion

- ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LAURENT SEGUIN

Àpeine descendu du minibus aux couleurs de Montpellie­r dans lequel il est arrivé hier en compagnie de ses nageurs, Philippe Lucas n’a pas hésité une seconde pour venir se confier. Toujours avec le franc-parler qu’on lui connaît, l’entraîneur emblématiq­ue, notamment révélé aux yeux du grand public avec une certaine Laure Manaudou s’est exprimé sur son nouveau club, sur l’avenir d’une natation française pour laquelle il assure ne pas être « inquiet », mais aussi sur les marathonie­ns de l’eau libre pour lesquels il a un profond respect. Avant de savourer la performanc­e du Montpellié­rain, David Aubry, sacré un peu plus tard sur   mètres.

Philippe, vous voici donc sous les couleurs montpellié­raines ? Oui, c’est un club ambitieux mais qui a besoin d’évoluer.

À mi parcours de l’événement, quel regard portez-vous sur ces championna­ts de France ? La natation française est en train de retrouver des talents. Il y a deux ou trois nageurs de très haut niveau, comme Mehdy Metella et Charlotte Bonnet qui peuvent tenir le navire au-dessus de l’eau.

Mais à part ces nageurs, les autres sont inconnus du grand public… Une génération entière vient d’arrêter. C’est sûr que pour une nation comme la France, cinq ou six nageurs de très haut niveau qui s’arrêtent, c’est compliqué. Et on ne les voit plus. Peut-on leur reprocher de ne pas passer le témoin, de ne pas s’investir auprès de la nouvelle génération, notamment comme entraîneur ? Ça existe peu en natation. Ce n’est pas comme au tennis, ou au football. La natation est un sport très individuel.

Et connu pour être usant. Peutêtre ont-ils flirté avec le dégoût et ont-ils eu besoin de couper… Je ne pense pas qu’ils fuient. C’est juste qu’ils ont fait de longues carrières et qu’ils ont envie de faire autre chose. C’est normal. Mais je ne suis pas inquiet pour la natation française. Il y a de très bonnes structures et de bons entraîneur­s. La France aura-t-elle des chances de médaille aux Jeux olympique de Tokyo en  ? Oui, avec deux nageurs, Metella et Bonnet.

Croyez-moi, il faut en avoir pour faire ce qu’ils font. Mais les environnem­ents avec la natation en bassin sont très proches. À part quelques sorties en mer de temps en temps, les entraîneme­nts se font en piscine et ce n’est pas si différent.

Il faut en avoir pour faire ce qu’ils font ”

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(Photos Adeline Lebel) Conscient du chemin qu’il reste à parcourir, Lucas reste optimiste.
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(Ph. AFP) Pas plus ? Non, pour l’instant c’est impossible. Ça sera sans doute plus riche du côté de l’eau libre. On pense notamment à la championne du monde en titre, Aurélie Muller que vous entraînez. C’est un monde à part et que vous semblez respecter… Aurélie...

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