Les comptes administratifs validés en conseil
Les élus de Menton se sont réunis mercredi dans la salle du Conseil, principalement pour des questions d’ordre financier. Ils ont acté le fait que l’année 2017 avait été lourde en investissements
Conseil municipal de Menton aussi express que maigre, mercredi, principalement motivé par la nécessité de voter le compte administratif 2017. Un document qui a vocation à retracer l’ensemble des recettes et des dépenses réalisées au cours de l’année. Lors de la séance, le premier adjoint au maire, Nicolas Amoretti – rapporteur de la délibération – souligne en premier lieu que pour la 8e année consécutive, les taux de fiscalité de la commune n’ont pas changé. Parmi les tendances dégagées pour le budget 2017, il mentionne par ailleurs « la poursuite de la réduction des charges courantes de fonctionnement, le maintien d’une capacité d’autofinancement satisfaisante des investissements, et la poursuite du désendettement de la commune ».
Près de M investis
Au milieu de la litanie de chiffres que suppose un tel exercice, on notera une baisse d’1,36 % des dépenses réelles de fonctionnement par rapport à l’année précédente. Ainsi qu’une baisse de 0,83 % des recettes de fonctionnement. Dans ce cas précis, la perte de dotations de l’État est en partie compensée par les effets de l’augmentation de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. L’année a été marquée par de gros investissements, notamment pour le chantier des Sablettes. (Photo : Cyril Dodergny)
Mais, plus important encore, l’année 2 017 a été marquée par de gros investissements, à hauteur d’un peu moins de 22 millions d’euros. Un somme énorme quand on compare avec les années 2015 et 2016, qui flirtaient plus volontiers avec les 15 millions. D’autant que cette fois-ci, plus de 16 millions du chiffre total ont été consacrés aux acquisitions et aux travaux (contre bien moins de 10 millions les
deux années antérieures). On citera notamment l’aménagement des Sablettes, qui se concrétise de jour en jour. «Les investissements importants ont été permis par la vente du patrimoine », réagit l’opposant Philippe Briand (Modem), sur le ton du reproche. « Ce sont des dons ou des legs, bien souvent, rétorque l’adjoint à l’urbanisme, Yves Juhel. Et nous investissons aussi beaucoup pour l’ensemble
de nos biens. On ne brade pas le Patrimoine. Au contraire, on le rénove… » Nicolas Amoretti reprend la parole pour souligner que tout le patrimoine de la ville ne peut hélas être entretenu par la municipalité. À l’exemple de l’hôtel Adhémar de Lantagnac qui a certes été cédé, mais pour assurer un avenir au bâti. «Dans de tels cas, la vente permet d’investir pour d’autres biens. Nous avons une
gestion globale des richesses en fonction des besoins » ,résume-t-il. Claude Calvin, de la liste «Mentonnais ensemble», questionne à son tour la majorité : «Pourquoi acheter la frontière du bas, alors, si nous n’avons pas les moyens de l’entretenir ? » Le premier adjoint lui répond qu’il s’agit d’un élément architectural remarquable des années 70. Mais surtout d’une zone clé : « S’il y a un patrimoine à acheter et à entretenir, c’est bien celui à l’entrée de la ville ! » Pas tout à fait convaincu par le propos, Claude Calvin insiste sur l’importance d’entretenir les lieux. « Si demain quelque chose tombe sur des employés en dessous, y aurat-il responsabilité de la Ville ? Vu l’état du bâtiment, il est fondamental de budgéter des travaux… » Yves Juhel souligne que le bâtiment en question a été avant tout acheté pour qu’on ne puisse réaliser n’importe quoi sur ce site. «Il était hors de question d’avoir une baraque à frite…», grince-t-il.
Pelagos attendra
Interruption de séance, le directeur général des services, Alain Riquet, fait remarquer qu’il était effectivement prévu de remplacer l’ancien bâtiment de la frontière par un relais boulangerie ou une station essence. Ce à quoi la municipalité s’est opposée. « Nous avions en fait un projet quasiment abouti: celui d’implanter ici une présentation du sanctuaire Pelagos, en accord avec l’Italie et Monaco. Nous avons été obligés de le stopper pour que les services de police puissent profiter du lieu dans le contexte actuel, mais on peut espérer que l’Europe va se pacifier. Et permettre la poursuite du projet… »