Monaco-Matin

Nice : aux Eucas,

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Certains après-midi, au lycée des Eucalyptus, à Nice, le CDI vire à l’open bar. Ici, entre 16 et 18 heures, les lycéens viennent siroter, grignoter, engloutir des maths, physique, chimie… Rien que des sciences, en guise d’apéro, servies sur un plateau par des grands des classes préparatoi­res technologi­ques du bahut. Leur rôle? Décrypter aux plus petits des tranches de leçons et morceaux d’exercices incompris. Ce tutorat d’un genre nouveau, c’est Jacques Desclaux, prof de maths, qui l’a initié il y a deux ans. Depuis, l’open bar des Eucas fait recette : 500 heures de cours de maths et de sciences assurées, l’an dernier, à plus de 120 élèves.

« En maths, tout se joue au collège, en classe de  »

Enseignant pendant dix ans dans un collège-lycée français de Washington aux États-Unis, Jacques Desclaux a ramené cette idée dans ses valises. Pour l’implanter aux Eucalyptus et la développer en y invitant les élèves des collèges voisins à venir bosser les sciences dans ce lycée niçois. Cet enseignant est formel : le mal des maths prend racine au collège. « C’est en classe de 4e que tout se joue. Là, où l’on passe des équations à l’abstractio­n. Là, où certains élèves commencent à perdre pied… » Des lacunes qui se creusent au lycée pour nourrir le désamour des maths. Comment alors faire réviser les lycéens sur des notions mal acquises tout en consolidan­t les bases des collégiens de 4e ? Une fois cette problémati­que posée, ce prof de maths l’a résolue par une formule originale : le tutorat. Celui fait par des jeunes et pour des jeunes qu’il a mis en place. À la manette, des lycéens de série S chargés de s’occuper des collégiens, mais aussi des étudiants de prépas du bahut pour soutenir leurs camarades de première

C’est en classe de que tout se joue ”

et terminale. À écouter Jacques Desclaux, cette opération donne dans le gagnant-gagnant. « Pour expliquer la géométrie aux collégiens, les lycéens reviennent sur des notions souvent mal maîtrisées qu’ils doivent creuser. Quant aux étudiants de prépa, ils sont obligés de reformuler des notions, de les synthétise­r pour les faire passer aux lycéens. Ce qui constitue un plus dans leurs préparatio­ns aux concours d’entrée aux grandes écoles. » Et les retours sont positifs. En terme d’enthousias­me des élèves à donner ou à suivre ces cours de remise à niveau . En terme de résultats aussi puisqu’en maths, les notes ont globalemen­t augmenté.

Des Eucas au Parc Impérial

Surfant sur le succès, ce tutorat a passé la vitesse supérieure pour s’ouvrir aux lycéens de la filière pro. Leur mission : accueillir au lycée, les élèves allophones, ne parlant pas un mot de français, en leur prodiguant des conseils et services au quotidien. Résultat? « L’ambiance au lycée est beaucoup plus conviviale, assure Jacques Desclaux. En aidant les autres, les élèves ont appris la générosité, l’empathie mais aussi la confiance en eux. » Depuis la rentrée, le tutorat des Eucas a essaimé pour s’implanter (DR) au Parc-Impérial. Grâce au proviseur Hervé Beauvais qui, en poste l’an dernier aux Eucas, a encouragé et suivi cette méthode originale pour l’appliquer dans son nouvel établissem­ent. Pour que les lycéens du Parc apprennent, à leur tour, les uns des autres, en travaillan­t les maths, le français, la générosité, l’entraide, la confiance, l’estime de soi ....

 ??  ?? Au lycée des Eucalyptus, à Nice, le CDI se transforme, à l’heure de l’apéro, en open bar en maths. Avec exercices à grignoter. Servis par les plus grands aux plus petits pour les aider à aimer les maths et les sciences.
Au lycée des Eucalyptus, à Nice, le CDI se transforme, à l’heure de l’apéro, en open bar en maths. Avec exercices à grignoter. Servis par les plus grands aux plus petits pour les aider à aimer les maths et les sciences.

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