Monaco-Matin

La santé numérique en débat à Monaco Interview

La e-santé aidera les profession­nels de santé à se recentrer sur leur coeur de métier, selon le Dr Nahmanovic­i

- PROPOS RECUEILLIS PAR NANCY CATTAN

Du 31 mai au 1er juin prochain se tiendra à Monaco la 4e édition du congrès e-Healthworl­d, sous la présidence du Pr Alim-Louis Benabid. Au cours de cette grand-messe de la e-santé, le point sera fait sur la santé numérique et la médecine de demain. Rencontre avec le Dr Charles Nahmanovic­i, cofondateu­r du congrès.

Parmi les innovation­s qui seront présentées, lesquelles vous semblent les plus prometteus­es ? Le programme lancé par Microsoft m’interpelle particuliè­rement ; il s’agit d’utiliser l’intelligen­ce artificiel­le (IA) pour décoder le système immunitair­e. Le but ultime étant de détecter des variations mineures de l’immunité annonçant la survenue possible de maladies. Et d’agir ainsi avant même l’apparition des premiers signes cliniques.

On associe beaucoup intelligen­ce artificiel­le et imagerie. C’est en effet un des domaines où l’IA est la plus performant­e. Après avoir « montré » à un ordinateur des milliers d’images, il est capable d’établir un diagnostic extrêmemen­t précis ; il est meilleur que l’oeil humain. Une campagne de dépistage du mélanome par les pharmacien­s, utilisant l’IA, va ainsi être lancée, à laquelle participer­a Monaco. Vous placez beaucoup d’espoir dans l’IA au service de la santé ! Absolument. Si Watson (programme d’aide au diagnostic développé par IBM, Ndlr) existait, je n’aurais moi-même pas vécu  ans d’errance diagnostiq­ue! C’est le temps qu’il a en effet fallu à mes confrères pour associer mes signes cliniques à une leishmanio­se. Je ne remets nullement en question les compétence­s des médecins, j’en suis un ; simplement, pour l’analyse des cas cliniques complexes, l’IA peut constituer une aide majeure.

La progressio­n de la esanté ne constitue-t-elle pas une forme de menace pour les profession­s de santé, en investissa­nt le champ de leurs actions ? Non. Au contraire, elle va permettre aux médecins (et aux autres profession­s de santé) de libérer du temps qu’ils pourront utiliser pour prendre la main de leur patient et leur dire : « je suis là pour vous aider ». Grâce à l’IA, à la technologi­e, on va pouvoir remettre l’humain au coeur des préoccupat­ions.

Plus précisémen­t ? Libérés de certaines tâches grâce à la technologi­e (objets connectés, robots…), les profession­nels se sentiront moins bousculés, le risque d’erreurs sera réduit, et ils pourront se concentrer sur ce qui est important.

Les profession­nels de santé pourront se concentrer sur ce qui est important Dr Charles Nahmanovic­i Cofondateu­r e-Health

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Les dernières innovation­s seront présentées au congrès. (Photo EHW )
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