Dans les coulisses du pôle
Accompagner les projets d’enfant difficiles à réaliser, assurer le bon déroulement des grossesses et plus globalement veiller sur la santé des femmes, c’est l’ambition de ce type de service
Le pôle femme-mère-enfant du CHU de Nice, piloté par le Pr Jérôme Delotte, reçoit les femmes tout au long de leur parcours. Depuis le désir de fonder une famille, y compris lorsque « ça ne fonctionne pas tout seul », jusqu’à l’arrivée du bambin tant attendu. Même quand la maladie s’insinue dans ce tableau que l’on souhaiterait toujours idyllique. Mais, plus globalement, dans ce service qui ne ferme jamais ses portes, on s’est donné comme objectif de protéger la santé des femmes, de toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur origine, leur histoire. Petite visite guidée dans les coulisses de ce Pôle, à la rencontre de professionnels de santé très investis dans cette mission.
Les premiers pleurs du nouveauné, les premières photos immortalisées de la famille qui s’agrandit, les premières larmes de joie aussi des parents… la maternité du CHU de Nice à L’Archet 2 est aux premières loges pour assister (à) l’arrivée d’un bébé – et ils étaient plus de 3 400 à voir le jour là-bas en 2017. Un chiffre qui grossit d’année en année (+ 3 % par an en moyenne). « N’importe quelle femme peut venir, de jour comme de nuit, 365 jours par an, accoucher à la maternité. Nous sommes capables d’accueillir tout le monde, surtout lorsque les choses se compliquent», commente Latifa Benamer, sage-femme cadre en maïeutique. C’est par les urgences gynécologiques qu’arrivent les femmes sur le point d’accoucher (un parking spécifique est à disposition juste à côté). «Tout est organisé autour de la patiente, commente le Pr Delotte. On fonctionne de la même manière à toute heure du jour et de la nuit, avec les mêmes équipes. L’idée est de recevoir les parturientes sur le point d’accoucher dans des conditions optimales.» Pour s’adapter à la demande des patientes, la maternité de L’Archet s’est dotée d’une salle physiologique. «Si cela peut éviter que des patientes décident d’accoucher à domicile, c’est toujours mieux ! confie une sage-femme. Même si les accidents sont extrêmement rares, ils peuvent survenir. Si cela peut sauver la vie d’une femme, ça vaut le coup ! » Établir un lien de confiance avec les patientes : une priorité pour les soignants. «Pour cela, nous expliquons un maximum ce qu’on fait et pourquoi on le fait, souligne le Pr Delotte. Nous les incitons à devenir actrices de leur grossesse puis de l’accouchement.» Il reste que la grande majorité des accouchements ne sont pas programmés et ne se déroulent jamais selon un scénario prédéfini. «On s’efforce de mettre tout en oeuvre, dans le respect de l’état de santé de la mère et de l’enfant, pour privilégier l’accouchement par voie basse, souffle le gynécologue. À chaque fois que nous devons prendre une décision médicale, nous appliquons les critères scientifiques.» Lorsqu’il n’y a pas d’alternative à la césarienne la patiente peut être emmenée dans la salle dédiée en 5 minutes. La salle de réveil est située, elle aussi, à proximité afin de maintenir le lien familial. Anesthésistes, internes, sages-femmes, puéricultrices, gynécologues, etc., sont constamment sur le pont. Si le bébé a besoin d’une prise en charge pédiatrique, la salle de réanimation néonatale est également opérationnelle à tout moment. Si le pôle femme-mère-enfant prend en charge les femmes pour des consultations de suivi classiques, il reçoit également toutes celles qui subissent une grossesse compliquée : parce qu’elles sont malades, ou très jeunes, parce qu’elles vivent dans la précarité, parce qu’elles sont victimes de violence, etc. Le parcours est dans ce cas balisé, elles peuvent bénéficier de consultations spécialisées (lire par ailleurs). La pluralité des praticiens, autre atout majeur du pôle femme-mère-enfant permet, sur ces dossiers complexes, de discuter de façon collégiale. Pour le plus grand bénéfice de ces femmes. 1. LetauxdecésarienneauCHUdeNice,estrelativement bas:19 %(sachantqu’ils’agitd’unematernitédeniveau III qui reçoit donc les urgences médicales).
« Nous expliquons ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons » Pr Jérôme Delotte Chef du pôle femme-mère-enfant du CHU de Nice