CARNET Piantoni rejoint Kopa
Un autre monument du foot français, s’est éteint hier à l’âge de 86 ans
Roger Piantoni est décédé hier à 86 ans, a annoncé un de ses anciens clubs, Nancy, et le football français perd avec lui un autre de ses héros du Mondial-1958 (3e place des Bleus) après le décès de Raymond Kopa l’an dernier. « Le club perd un géant mais sa légende demeure, celle du plus fameux des gauchers de l’histoire du Stade de Reims. Merci Monsieur Piantoni » ,a aussi twitté le club champenois, avec lequel il avait été sacré trois fois champion de France (1958, 1960 et 1962). Comme un symbole, Piantoni s’est éteint 60 ans après ce fameux Mondial en Suède qui a marqué l’histoire du foot français. Raymond Kopa, Just Fontaine et Roger Piantoni, grâce à ce trio, la France, longtemps cantonnée aux seconds rôles, se joignait pour la première fois au concert des grandes nations du foot avec cette troisième place décrochée après la défaite en demie contre le Brésil de Pelé (auteur d’un triplé à 17 ans), sans oublier le record du nombre de buts personnels en phase finale établi par Just Fontaine (13). Parmi les dernières paroles publiques de Piantoni, il y a l’hommage qu’il avait rendu, ému, en mars 2017 à Raymond Kopa, qui venait de décéder: « C’était un vif plaisir de côtoyer un garçon de cette qualité sur le terrain. Entre nous, c’était de l’improvisation, du jeu ». Piantoni a salué à ce moment-là la mémoire d’ « une des toutes premières gloires internationales françaises».
Machine à marquer
On peut aussi ranger dans cette catégorie ce joueur aux sourcils broussailleux, sublime machine à marquer : Piantoni en Bleu, c’est 37 sélections et 18 buts. Deux fois meilleur buteur du championnat de France avec Nancy en 1951 (28 buts) et Reims en 1961 (28 buts là encore),
ce Lorrain a soulevé la Coupe de France (1958) et disputé une finale de Coupe d’Europe des clubs champions (1959) sous les couleurs champenoises. Après Reims, et avant de devenir entraîneur de Carpentras (1967-71), Piantoni étirera sa carrière de joueur à Nice (1964-1966). « Il ne s’entraînait que le jeudi et le vendredi pour ménager son
genou » raconte Julien Giarrizzi, ancien journaliste de Nice-Matin et mémoire du Gym. Le dimanche, c’est le patron de l’équipe de Pancho Gonzales : il marque onze buts, dont quatre au cours d’un Nice-Paris (5-4). L’OGCN est champion de Deuxième Division (1965). A Nice aussi Piantoni reste une légende. Un gaucher doué et inoubliable.