Et la santé dans tout ça?
Chaque année, le Grand Prix transforme Monaco en piste de course géante rendant difficiles d’accès les établissements de santé. Comment s’organisent IM2S, le CCM et A Quietüdine ?
Trois établissements de santé sont au bord du circuit. Avenue d’Ostende, l’Institut monégasque de médecine sportive et le Centre cardio-thoracique, ainsi que la maison de retraite médicalisée A Quietüdine, avenue du Port. Pour ces trois institutions de santé, le Grand Prix bouscule l’organisation. Nous avons rencontré les personnels soignants et les patients pour qu’ils nous racontent comment ils ont vécu ce week-end.
Régulation du trafic
Le plus compliqué en temps de Grand Prix est sans nul doute la circulation. Ce qui ne facilite pas le travail des ambulances, chargées des sorties des patients. « Toutes nos sorties sont décalées et chronométrées. D’habitude elles se font tout au long de la journée, dès qu’une ambulance est disponible. En temps de Grand Prix, c’est une sortie par heure. On appelle le CGIM (Centre de gestion intégré de la mobilité, NDLR), qui envoie une escorte à l’ambulance pour venir jusqu’à nous », explique le directeur de IM2S. Du côté du centre cardiothoracique, une seconde entrée se situe au sixième étage, au niveau de l’Hermitage. Les ambulanciers ont évidemment des laissez-passer pour pouvoir et aller à l’IM2S ou au CCM. Le but étant d’éviter toutesituation à risque pour les patients. Hier dès 20 h 30, les deux établissements avenue d’Ostende rouvraient entièrement et accueillaient les premiers futurs patients.
Du côté des patients
On aurait pu penser que le bruit dérangerait les patients. Pas du tout. À l’IM2S, Jean-Marie et Anne-Marie, tous deux dans des chambres différentes, sont unanimes : « Ce n’est pas du tout dérangeant. » La femme ajoute même que « les infirmières nous ont donné des boules Quies mais je ne les utilise pas ». Le patient, ancien commissaire de piste, regrette même de vivre le Grand Prix de sa chambre. «Avec mon opération du dos, je ne peux pas rester assis dans un fauteuil donc je ne peux même pas profiter de la course par la fenêtre .» Même avis au CCM. JeanPierre, opéré pour une artère fémorale bouchée, est « hospitalisé depuis mardi, et tout se passe bien. J’ai travaillé à la fonction publique monégasque, le Grand Prix je sais ce que c’est. » Ancien surveillant des jardins sur le Rocher, il a toujours assisté à sa manière à la course de Formule 1. Mais c’est la première année qu’il se trouve dans une chambre à l’hôpital pendant le Grand Prix. «Le bruit n’est pas dérangeant. Et avec la vue que j’ai, je ne vais pas me plaindre ! Je vois mieux que les gens dans les tribunes ! » C’est vrai qu’au neuvième étage du Centre cardio-thoracique, sa chambre surplombe tout le port. Aussi le patient peut-il voir les voitures sur l’avenue d’Ostende et à la piscine. « Ça vaut le coup d’être hospitalisé», plaisante-il. (Photo S.C.) (Photo Cyril Dodergny)