SNCF : la réforme sur les rails du Sénat
La réforme ferroviaire, décriée par la gauche et les syndicats, arrive demain au Sénat avec de nouvelles retouches en vue, dont des signaux pour les syndicats réformistes avec la bénédiction de l’exécutif. Après le vote « très au-delà de la seule majorité » à l’Assemblée, les trois jours de débats au Sénat vont « permettre d’aboutir à un texte conforme à la volonté que porte le gouvernement », avec notamment la reprise de « certains apports demandés par l’Unsa et la CFDT », souligne Edouard Philippe dans Le Journal du dimanche. Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) estime, lui, que la Chambre haute dans sa majorité votera la loi « sur les grands principes », mais «améliorée». « Ferme sur les principes » clefs de la réforme (transformation de l’entreprise, ouverture à la concurrence, fin du recrutement au statut), le Premier ministre martèle qu’il est « ouvert à la discussion» sur certains points. Les conditions de retour au sein de la SNCF des salariés qui l’auraient quittée lors d’un transfert d’activité seront précisées, assure-t-il. La CFDT souhaite que les possibilités de retour se fassent sans délai, non dans les trois ans comme le souhaite le gouvernement.
Les deux prochaines semaines seront décisives
Face aux « inquiétudes légitimes des salariés », selon le rapporteur Gérard Cornu (LR), les sénateurs ont favorisé en commission le volontariat pour le transfert, ou permis, pendant une période déterminée, aux salariés réembauchés dans le groupe public ferroviaire de bénéficier à nouveau du statut. Si le Premier ministre récuse « jouer un syndicat contre un autre» pour parvenir rapidement à la fin de la grève, l’exécutif mise sur les réformistes, en quête d’autres «avancées». L’Unsa se prononcera «très rapidement» sur son éventuelle sortie du conflit. Et le numéro un de la CFDT Laurent Berger juge que « les deux semaines qui s’ouvrent sont décisives», sa centrale comptant peser «jusqu’au bout» du processus parlementaire pour obtenir « les évolutions que nous souhaitons ».