« Nous avons le trouillomètre à zéro »
La Garçonnière, avec Guillaume de Tonquédec, diffusée en direct sur France 2, lance la Nuit des Molières
La soirée des Molières, sur France 2, s’ouvre avec une comédie romantique, La Garçonnière, adaptée du film de Billy Wilder (1960). Un employé de bureau qui prête son appartement à ses supérieurs découvre que l’un d’eux s’y rend avec la femme dont il est amoureux… Guillaume de Tonquédec nous en dit plus.
Qu’estce qui vous a séduit ?
Le scénario de Billy Wilder. Son premier métier était journaliste et, quand il écrivait des fictions, il partait toujours de faits réels un peu sales. Celuici lui a été fourni par Tony Curtis, un ami à lui, grand séducteur, qui avait demandé à un acteur moins connu de lui prêter son appartement pour y accueillir ses maîtresses en échange de petits rôles dans ses films. Billy Wilder s’était demandé : « Mais quel est le type qui peut accepter de faire ça ? Rentrer, vider les cendriers, jeter les bouteilles et changer les draps ? Dans quel état d’esprit estil ? ». Il se livre à une critique du prétendu merveilleux système américain où, si on travaille, on arrive à tout. Mais non.
Le décor a un rôle essentiel…
En effet, le metteur en scène a souhaité qu’il puisse se transformer à vue pour que l’intrigue ne s’arrête jamais, comme dans le film. C’est très spectaculaire ! Pour la petite histoire, Billy Wilder voulait d’abord que ce soit une pièce, mais il a renoncé à cause des décors. Nous avons relevé le gant ! Les producteurs américains du film sont venus voir la pièce et ils envisagent d’acheter les droits de la mise en scène française pour l’adapter à Broadway ou à Londres.
Dans les comédies, on dit souvent que le plus difficile est de trouver le bon rythme…
Il est extrêmement soutenu, je ne quitte pas la scène. Cela rend les rares pauses d’autant plus émouvantes, fortes. Ce gars est pris dans un sablier qui s’écoule et il essaie de se tenir audessus du sable.
Comment vous sentezvous à la veille de ce direct ?
C’est touchant, car c’est la toute dernière de cette aventure de deux ans, pour laquelle je me suis beaucoup battu. Personne n’en voulait pour les raisons économiques liées aux décors et parce que beaucoup trouvaient l’histoire désuète. Alors qu’elle est d’une élégance infinie : c’est romanesque, les personnages ne couchent pas ensemble, ils ne s’embrassent même pas. On va avoir le trouillomètre à zéro, mais c’est merveilleux !
La Garçonnière à 20 h 55 sur France 2