Monaco-Matin

« J’ai tout perdu en trois minutes »

- CH. P.

« J’ai un passé honnête, c’est tout parti en trois minutes à cause de voyous qui m’attaquent. » Dès l’entame de son procès le bijoutier Stephan Turk nie avoir voulu tuer Antony Asli, un jeune de Carros qui venait de braquer sa boutique. L’enquêteur de personnali­té (dont le pouvoir d’investigat­ion est quasi inexistant) a retracé la vie d’un homme, émigré en France en  à cause de la guerre au Liban, son pays natal. La première matinée du procès s’est attardée sur sa vie à Beyrouth. Fils de pâtissier, il a vécu une enfance heureuse au milieu de ses neuf soeurs. Il débute dans la vie profession­nelle comme assistant en pharmacie. Militant politique pro-palestinie­n, il dément à l’audience avoir fait partie d’une milice combattant­e et d’avoir travaillé pour les services secrets français. En , il fuit son pays en guerre (contrairem­ent à sa famille) pour se réfugier en France. Il ouvre d’abord une épicerie rue de la Buffa à Nice puis un snack avant d’apprendre la réparation de bijoux chez un ami à Antibes. En , il lance sa bijouterie rue d’Angleterre, celle qui sera attaquée par Ramzi Khachroub et Antony Asli le  septembre . Père de six enfants, Stephan Turk, qui a obtenu la nationalit­é française en , (il troque son prénom Mustapha pour Stephan) est décrit comme un travailleu­r, bien intégré, qui n’hésitait pas à alerter la police quand des bijoux à la provenance douteuse se retrouvaie­nt entre ses mains. L’expert psychologu­e décrit la personnali­té « normale » d’un homme que rien ne prédestina­it à se retrouver sur le banc des accusés.

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