« Je n’en reviens pas ! »
Assisté de son avocat, Me Richard Gianelli, il ne s’est pas exprimé sur le fond de l’affaire mais était visiblement soucieux de son devenir. Après une nuit en garde à vue au commissariat central, il a été déféré au parquet de Toulon et renvoyé en correctionnelle dans la foulée. À quelques mètres de lui se trouvait Samuel, vicaire à Toulon, dont il a trahi la confiance jeudi soir dernier. « Vous vous êtes constitué partie civile, Monsieur. À combien évaluez-vous votre préjudice ? », lui a demandé le président, Mohamed Mahouachi. « Cinquante euros. Je souhaiterais surtout que cet homme reste arrêté pour éviter d’autres problèmes du même type dans d’autres diocèses que Fréjus-Toulon. Car l’Eglise n’est pas informée partout de ses agissements », a répondu le vicaire. Pour le représentant du ministère public, pas de doute : « Le maintien en détention s’impose d’autant qu’il lui reste une condamnation précédente à exécuter. Il n’a pas de domicile et une série de condamnations par défaut. Il ne se rend pas aux convocations de la justice et son casier judiciaire fait mention de 23 condamnations pour abus de confiance, filouterie, contrefaçon, vol… ». L’avocat du prévenu, luimême, a reconnu que ses garanties « Quand je pense qu’un paroissien toulonnais lui a donné euros pour repartir du bon pied après le pseudo-vol dont il avait été victime… », confie, dans la salle des pas perdus du palais, le vicaire Samuel. « On a tous crû à son histoire. Il nous a dit : “Je suis blessé à l’oeil, on m’a tout piqué. Je n’ai plus que ma voiture et mon chien”. On lui a donc offert l’hospitalité, jusqu’à ce que sa vraie
de représentation étaient bien maigres, puisqu’il n’est pas de la région.
« Il a manqué sa vocation ! »
« Pour autant, c’est un dossier hors norme de quelqu’un qui cherchait vraiment une relation spirituelle avec les autres. Il a donné la messe et participé à une procession identité apparaisse sur Internet : “Déjà condamné par la justice pour escroquerie”. Quand les policiers ont poussé la porte de la chambre qu’on lui avait prêtée dans le presbytère, il est resté très calme, très courtois. Mais il a compris tout de suite. Moi, je n’en revenais pas et je n’en reviens toujours pas ! Pourquoi tromper, ainsi, son monde ? Sa culture religieuse était si dense qu’on ne pouvait pas savoir… Et voilà».
sans jamais chercher à nuire à quiconque. Edmond Romano a tout simplement manqué sa vocation ecclésiastique ! », a-t-il déclaré en marge de l’audience. Le 15 juin prochain, « Don Romano » devra quand même s’expliquer sur la mésaventure toulonnaise qui l’a conduit de l’église… à la prison.