Monaco-Matin

COUPE DU MONDE  « , un trésor national »

Directeur des sports du Groupe Radio France et présent à la radio depuis plus de 50 ans, Jacques Vendroux raconte depuis hier la victoire de 1998 dans « Il y a 20 ans... »

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE

Une légende vivante. Ou tout du moins une légende du journalism­e. Jacques Vendroux, 70 ans depuis mars, s’apprête à couvrir sa douzième Coupe du monde pour le compte de Radio France dont il est le directeur des sports depuis 2002. Proche de Michel Platini, l’inventeur du premier multiplex de l’histoire du football et de la radio («Interfootb­all» en 1988) va vivre sa dernière Coupe du monde avant une retraite bien méritée. Pour le coup, l’homme a tenu à rendre hommage aux vainqueurs de la Coupe du monde 1998. Depuis hier et jusqu’au 13 juin, à travers la pastille «Il y a 20 ans...», Jacques Vendroux revient sur la fabuleuse épopée de 98. Le tout avec des intervenan­ts de choix : Zinedine Zidane, Didier Deschamps, Lilian Thuram, Youri Djorkaeff, Laurent Blanc, Michel Platini, Fabien Barthez, Bixente Lizarazu, Robert Pirès ou encore Christian Karembeu. Une manière de se replonger dans nos souvenirs autrement. A quelques semaines du début de la prochaine Coupe du monde, le manager général du Variété Club de France a ouvert sa boîte à souvenirs où il est question d’Alain Delon, de Raymond Kopa, de France-Brésil et de Diego Maradona. Mais l’homme de radio est aussi un amoureux de football et il croit énormément aux Bleus de 2018.

Jacques, vous allez couvrir votre douzième Coupe du monde, on imagine que celle de  revêt un souvenir particulie­r... C’est l’un des meilleurs moments de ma vie en tant que commentate­ur. J’ai commenté la finale avec le Niçois Pierre-Louis Castelli, c’était un moment fabuleux. D’autant qu’en , Radio France était partenaire officielle de la Fédération Française de Football, on avait même créé une radio pour l’événement,  Radio France, et toutes les voix de la radio s’étaient prises au jeu de manière bénévole. C’était une aventure humaine immense. On était derrière les Bleus et puis tout se passe bien. Il y a une bonne ambiance, c’est la finale idéale, il faisait beau, on gagne en plus. C’est sans doute l’une des plus belles phases finales de l’histoire.

Il n’y a rien de mieux qu’une Coupe du monde ? C’est le must. On a eu la chance de la gagner chez nous, dans un stade qui porte le nom du pays. En tant que journalist­e, c’est un privilège unique. On avait tout pour être heureux. Et la France a été heureuse pendant un mois et demi. C’est un vecteur social inestimabl­e.  ans après, tout le monde s’en souvient.

C’est dans cette idée que vous avez souhaité donner la parole aux champions de  ? Ils ont plaisir à reparler de ça. C’est un souvenir fabuleux pour eux. J’ai eu la chance d’être reçu par Zidane pendant  minutes à Madrid. C’était une équipe de tauliers avec un entraîneur, Aimé Jacquet, immense. Il ne faut pas oublier que cette équipe est championne du monde à vie. Comme Pelé, Maradona. Ils font partie de notre patrimoine au même titre que Prost, Noah ou Hinault. Ce sont des stars qui ont réussi, c’est un trésor national. Ce sont nos ambassadeu­rs pour la vie.

Votre plus beau souvenir profession­nel d’une Coupe du monde ? C’est forcément . En finale, j’avais fait un pari avec Alain Delon. Je lui dis que si les Bleus mènent à dix minutes de la fin, il termine le match au micro avec moi. J’ai sa parole d’homme. Moralité, il est venu faire les dix dernières minutes avec moi, au Stade de France. Immense. A part la naissance de mes enfants, je n’ai rien vécu de plus émotionnel que la finale de  dans ma vie.

Même si les Bleus gagnent en Russie ? Ca sera moins fort. Même si le retour en France serait énorme. Et puis il y aurait une passation de pouvoir symbolique avec Didier Deschamps sur le banc. J’y crois à cette équipe même s’il n’y a pas de leader comme on a pu en avoir avec Platini ou Zidane. Le leader, c’est Didier. Et cela suffit pour aller au bout. Deschamps n’a gardé que neuf joueurs de l’Euro , il y a donc un formidable renouvelle­ment de génération.

A titre personnel, quel est votre meilleur souvenir de Mondial ? J’ai beaucoup aimé , au Mexique. Le pays était fabuleux et puis le talent incroyable de Maradona... L’édition  aux (Photo Radio France/Crhistophe Abramowitz)

USA est particuliè­re aussi. La finale à Los Angeles entre le Brésil et l’Italie, le tir au but de Baggio qui s’envole dans le ciel. J’ai couvert beaucoup de matches en France et là, on se retrouvait à Chicago, Dallas, New York pour des matches de football. Ce sont des endroits inhabituel­s pour un journalist­e de football. Un mondial, c’est une manière de découvrir un pays et peu importe où se déroule le tournoi, c’est toujours une réussite. Je n’ai aucun souvenir d’une mauvaise Coupe du monde.

Votre premier souvenir de Coupe du monde ? , j’ai dix ans. C’est l’épopée de Fontaine, Kopa, Piantoni. Je regarde ça avec mon père, je n’ai rien oublié.

On est en , à l’heure d’internet et des réseaux sociaux, quelle place occupe un média comme la radio dans le football ? C’est un truc de passionné. C’est éternel. Vous êtes dans la voiture, vous allez manquer le début du match, vous allumez votre radio. La radio sera toujours un élément important dans la vie des Français. On l’écoutera toujours. La radio fait

fonctionne­r l’imaginaire, c’est pour ça que c’est exceptionn­el. Cela fait  ans que je fais de la radio, je n’ai jamais été lassé. C’est une chance inouïe. J’avais deux rêves dans ma vie, devenir Gordan Banks (gardien de but mythique de l’Angleterre dans les années ) ou être Thierry Roland. J’ai eu la chance de rencontrer Thierry, il m’a fait confiance.

Vous venez d’avoir  ans, pensez-vous à l’après ? Je m’y suis préparé. C’est ma dernière Coupe du monde, alors je vais en profiter encore plus, faire attention aux moindres détails. Je ne vais rien lâcher, rien donner. Idéalement, j’ai envie de partir sur une finale France-Brésil. Pour terminer en beauté.

Le leader de l’équipe de France, c’est Didier Deschamps ”

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Jacques Vendroux avec Didier Deschamps, les deux hommes sont revenus sur le Mondial .

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