APRÈS LES CHAMPIONNATS DE FRANCE À SAINT-RAPHAËL « Une grande émotion »
Trois titres, cinq médailles un record de France et trois tickets individuels pour les championnats d’Europe : la Niçoise Charlotte Bonnet aura été la grande dame des “France”
Charlotte Bonnet n’a pas de concurrence sur le sprint en France. A 23 ans, la licenciée de l’ONN l’a encore prouvé la semaine dernière en écrasant les championnats de France à Saint-Raphaël la semaine dernière. Son prochain objectif : en faire de même au mois d’août aux championnats d’Europe.
Vous visiez les trois titres (m, m, m), mais vos chronos ont été audelà de vos attentes ? Carrément, surtout sur le mètres (où elle bat son record de France l’abaissant de ’’ à ’’). Je visais les trois titres et j’espérais me qualifier sur les trois distances pour les championnats d’Europe, car les temps étaient accessibles. Je m’étais fixé aussi des objectifs personnels pour faire de bons temps à chaque fois, mais je suis allée bien audelà sur le mètres. Je suis vraiment contente.
Vous espériez passer sous les secondes sur le m ? Je pensais que c’était réalisable cet été à Glasgow, pas là tout de suite. Surtout que je n’avais eu qu’une semaine de “relâche” avant ces championnats et je ne pensais pas que ce serait suffisant. Après les séries (meilleur temps en ’’’), (*), Charlotte Bonnet intouchable sur le sprint en France.
je me suis dit que je pourrais m’en rapprocher, mais je ne pensais pas faire ’’. Ça a été une grande émotion. Avec Fabrice (Pellerin, son coach), cette année, on a davantage travaillé le sprint. Mais quand on change, il faut d’abord un temps d’adaptation. Là, ça a répondu tout de suite. D’abord en petit bassin, maintenant en grand. C’est juste fou !
Vous allez vous présenter comme la favorite sur et m aux Europe ....
Non. J’ai bien nagé cette année, mais Sjöström (championne d’Europe) est plus forte que moi sur le m. J’ai fait une belle performance qui m’apporte de la confiance et me permettra de me présenter avec de l’ambition cet été, mais il y a du monde, comme Popova ou Heemskerk. Mais il reste encore pas mal de semaines avant Glasgow, donc je n’ai pas envie d’y penser tout de suite. (Photos Dylan Meiffret)
le meilleur temps de l’année. Ça me fait bizarre, car ça ne m’est pas souvent arrivé d’être en tête des rankings. Je pense que mon temps a été vu par mes adversaires et que ça a dû en surprendre quelques-unes, puisque moi-même je l’ai été. Mais on sait très bien que le meilleur temps sur le papier n’est pas forcément celle qui gagne.
A Glasgow, vous disputerez aussi les relais etlem? On a qualifié les x et x m, mais pour les séries je serai protégée. S’il y a une finale, j’en serai bien volontiers. Les relais m’ont toujours transcendée et je n’oublie pas ce que je dois aux relais quand j’étais plus jeune (médaillée olympique de bronze aux JO de Londres). Mon objectif principal sera les courses individuelles, mais je donnerai corps et âme pour les relais. Pour le m, je n’ai pas encore décidé. On verra en fonction de mon programme avec Fabrice.
Comment expliquez-vous votre progression chronométrique de ces derniers mois ? Depuis septembre, avec Fabrice, on a modifié mon entraînement, qu’on a davantage axé sur le sprint. Je fais moins de kilomètres mais plus d’intensités. Et on a ajouté une séance de taekwondo et une autre de pilate. Ça change, c’est plus ludique et ça a son importance dans notre sport qui est redondant et où on ne sort pas souvent la tête de l’eau. Ça m’a beaucoup apporté. Et puis, depuis les JO , je travaille avec une psychologue. J’avais beaucoup de choses à régler. Ça a mis du temps à se mettre en place, mais j’en ressens les effets maintenant. J’ai n’ai plus la même peur, celle de décevoir, avant une compétition. J’ai toujours du stress, mais j’arrive à la canaliser. Je continue ce travail, car ça m’apporte dans ma vie de sportive et de femme. * L’or sur 50 m, 100 m, 200 m, l’argent sur le 4x100 m 4 nages et le bronze sur le 50m papillon.