Petit conte à travers l’Europe
Un tour malicieux du destin envoie Ajatashatru (Dhanush), un fakir de New Delhi, en France. Il y tombe aussitôt amoureux d’une Parisienne (Erin Moriarty). Expulsé accidentellement du pays en compagnie de clandestins africains puis trimballé aux quatre coins de l’Europe, le magicien devra surmonter bien des obstacles pour retrouver l’élue de son coeur. Du roman à l’écran, la marque Ikea a beau disparaître du titre, le voyage de ce fakir attachant démarre sur d’excellentes bases. Celle d’un enfant indien pauvre, qui rêve, catalogue à la main de posséder l’ensemble des collections meublées. Un paradoxe étant donné l’image grand public abordable de la franchise suédoise en Occident. Ne vous étonnez donc pas si Ajatashatru se rend dans le célèbre magasin avant d’aller visiter la tour Eiffel ! Caché dans une armoire soudainement expédiée en Angleterre, les péripéties s’accumulent le temps de ce feel-good movie, qui parle ouvertement de la condition des migrants et met en balance la richesse capitaliste avec les valeurs humaines. Entre des rencontres avec des personnages hauts en couleurs tel un inspecteur des douanes chantant et une star dansante (Bérénice Béjo), ce conte positif mise sur sa bonne humeur pour conquérir la foule, quitte à tomber souvent dans l’effet touristique dans sa représentation des capitales et à déborder de naïveté. Difficile dans ces conditions de tenir la dragée haute à Slumdog millionaire ou L’Odyssée de Pi, oeuvres vers lesquelles Ken Scott lorgne d’un bout à l’autre, sans en atteindre la substance, laissant le spectateur vivre un trip low-cost sympathique en classe éco.