Monaco-Matin

Balotelli, star à domicile demain à Nice

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Vingt et une minutes lui ont suffi contre l’Arabie Saoudite. Un crochet de l’extérieur du pied pour éliminer un adversaire, une frappe puissante et enroulée au premier poteau pour tromper le gardien : Mario Balotelli a signé un come-back retentissa­nt sous le maillot de l’équipe d’Italie, lundi. Quatre ans après le fiasco du Mondial 2014, lorsque la Squadra Azzurra avait été éliminée au premier tour, Super Mario était de retour. Plus que cette ouverture du score, c’est le caractère altruiste de sa solide prestation d’une heure qui a surpris sa nation. « Personne ne s’attendait à voir le Balotelli de Nice sous le maillot de l’équipe nationale. Qu’il fasse les efforts défensifs, qu’il se replace, qu’il joue en première intention avec ses coéquipier­s, explique Alessandro Grandesso, correspond­ant de la Gazzetta dello Sport en France. Parce que 1, même si la Ligue 1 est diffusée en Italie, elle n’est pas forcément suivie. Et 2, pour la majorité des gens, c’est l’image précédente de Balotelli qui restait en tête. On peut dire qu’il a gagné le bénéfice du doute aujourd’hui, c’est un bon pas en avant. Il a un avantage, l’Italie part de zéro et lui aussi. »

Le racisme et le souvenir de ses “Balotellat­e“pas encore effacés

rapport père-fils. Mais, quand je me mettais en colère contre lui, là, c’était comme un père, racontait déjà Mancini en octobre 2016. C’est un très bon garçon, avec un grand coeur ! Très éduqué, toujours respectueu­x à mon égard. Parfois, il peut t’agacer mais c’est impossible de ne pas lui vouloir du bien. » Dans le sillage de son mentor et d’une première convaincan­te, l’attaquant de 28 ans regagne petit à petit du crédit dans son pays. Mais il reste mince. Deux ans d’exil réussis en France n’ont pas effacé les traces de ses “bêtises” du passé, des erreurs de jeunesse baptisées “Balotellat­e” de l’autre côté des Alpes. « Après quatre ans, rien n’a changé, il divise toujours à tous les niveaux, poursuit Alessandro Grandesso. Il y a une chose précise qui le démontre : premier match, et première banderole raciste. C’est incroyable. » Deuxième joueur le plus capé (34 sélections) derrière le Milanais Leonardo Bonucci (78) dans une Squadra Azzurra rajeunie, Balotelli est le vice-capitaine. Un statut que certains “tifosi” ont critiqué à Saint-Gall (Suisse) sur un drap blanc : « Mon capitaine a du sang italien ». Un acte raciste auquel a intelligem­ment répondu Super Mario sur les réseaux sociaux : « Les gars, on est en 2018. Réveillez-vous ! » « Cette réponse-là montre selon moi que même si les gens racistes ne changeront jamais, lui a compris comment il faut utiliser ça, analyse le journalist­e italien. Mais la Nazionale passe par le prisme Balotelli, malheureus­ement pour lui. Cette rencontre contre la France, à Nice qui plus est, est à double tranchant pour lui. Soit elle peut l’installer définitive­ment en sélection, soit le positionne­r à nouveau en bouc émissaire en cas de contre-performanc­e. »

Le public niçois est derrière lui... mais ne veut pas le voir « faire une Ben Arfa »

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