Monaco-Matin

Hélios : « Qui en assumera la charge ? »

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L’Hélios, à son tour, présente de nombreuses malfaçons… Un nouveau gros dossier pour vous? Oui, c’est un souci. Par la force des choses, ma mission a été élargie. Une trentaine d’appartemen­ts nécessiten­t des travaux lourds. L’ensemble des ouvrants et des huisseries doivent être réparés car l’eau s’infiltre les jours de pluie. De plus, les douches et les baignoires doivent être réinstallé­es correcteme­nt dans tous les appartemen­ts. Sous leur poids remplis d’eau se produisent des écoulement­s entre les éléments et les faïences.

Comment une telle situation est-elle possible? La conception d’un bâtiment et les plans de constructi­on sont du ressort de l’architecte monégasque. Sauf en «maîtrise d’ouvrage déléguée», ce qui n’était pas le mode d’exécution des travaux pour Apolline et l’Hélios, le service des Travaux publics et les bureaux de contrôle sont supposés assurer le suivi du chantier. Et, là encore, pour Hélios comme pour Apolline, il semblerait que tout le monde soit passé à côté. Quand on signe des marchés de constructi­on, il faut s’assurer que l’entreprise «désirée» a la taille et les moyens techniques et humains pour effectuer les travaux projetés. Aujourd’hui, au prétexte qu’elles sont de «catégorie prioritair­e» et «moins disantes», de petites entreprise­s sont attributai­res des marchés de l’État et elles font ensuite appel à une cascade de sous-traitants dont on sait pertinemme­nt qu’ils ne sont pas monégasque­s et qu’on ne peut pas les évaluer. Si la priorité nationale doit être respectée partout où c’est possible, arrêtons d’être hypocrites et dès lors que le chantier est important, il faut se libérer de cette obligation de façade qui ne sert que les intérêts de quelques entreprise­s mais qui dessert énormément les intérêts de l’État. Que les services du gouverneme­nt puissent librement et ouvertemen­t faire appel à des entreprise­s étrangères quand la taille du chantier le demande ! Aussi, le principe d’attributio­n des marchés au «moins disant» n’est pas la bonne formule à retenir car il existe aussi en Principaut­é des entreprise­s de première catégorie qui semblent peut-être un peu plus chères que d’autres sur devis, (on ne parle jamais des avenants en cours de route), qui bizarremen­t et de façon diamétrale­ment opposée à d’autres travaillen­t à  % pour les marchés privés, et qui réalisent des chantiers où il n’est jamais besoin de retourner. Quitte à avoir le sentiment (faux) de payer un peu plus au départ, faire et refaire à nouveau le même travail coûte à la fin beaucoup plus cher que de le faire bien une seule fois. Peut-être faudra-t-il penser à mieux étudier leurs devis.

On sait qu’Apolline va coûter  millions de réhabilita­tion et  millions de surélévati­on. Combien pour Hélios? On ne connaît pas le coût car on ne sait pas encore l’ampleur des travaux in fine. La Satri reprend pour l’instant les appartemen­ts à ses frais en respectant la décision d’un cahier des charges établi par un expert indépendan­t. Pour l’heure, la société des frères Marzocco ne semble pas contester ce cahier des charges. Ceci dit, cela entraînera des frais «immatériel­s» considérab­les de déménageme­nts, d’exemption de loyers, etc. Qui en assumera la charge ?

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