Les élus locaux laissés pour compte ?
Au lendemain du rendez-vous niçois, c’est peu dire que la presse italienne n’était pas tendre avec les autorités françaises. Les journaux locaux rapportaient en effet les propos d’élus du Piémont et de Ligurie blessés par le comportement du pays voisin. Et pour cause : une délégation de maires concernés tant par la mise à l’arrêt des travaux du tunnel que par le report des travaux de la ligne ferroviaire devait être reçue. Mais le matin, ils ont trouvé porte close au Palais sarde. «Ils nous ont invités à revenir dans l’après-midi pour une audience. Mais nous ne voulions pas être entendus, nous voulions participer, poser des questions, comprendre ce qui se passait. L’Italie a investi 29 millions, les interventions sont pour la plupart sur le territoire italien et nous devons rester dehors?», s’offusquait ainsi le maire de Vintimille, Enrico Ioculano, dans les colonnes d’Il Secolo XXI. Le responsable de l’association de défense
de la ligne ferroviaire «Giuseppe Biancheri», Sergio Scibilia, affirmait pour sa part qu’un tel comportement avait été vécu comme une «gifle» en Italie. «Nous restons déconcertés par une attitude peu coopérative de la part des institutions françaises qui, en fait, ne montrent pas d’engagement et de volonté de relancer la ligne Turin-Nice». Côté français, où aucune délégation n’a été autorisée à participer, la grogne s’est également manifestée. Sur sa page Facebook, la conseillère régionale Laurence Boetti-Forestier évoquait ainsi un «mépris à l’égard des élus locaux qui vivent quotidiennement ces difficultés et auxquels on ne laisse jamais la parole». Même son de cloche du côté du maire de Fontan, Philippe Oudot. «Il n’est pas normal que nous ne soyons pas invités. Ce sont des débats qui touchent à la vallée. Or c’est à peine si nous sommes prévenus que de telles réunions ont lieu...» L’élu regrette par ailleurs que tous les sujets abordés par la commission soient aujourd’hui en stand by. «Le fait que le chantier du tunnel de Tende est particulièrement scandaleux. Des sommes monstrueuses sont en jeu alors que nous, petites communes, on bataille pour avoir des petites subventions...»