Valbonne : kg d’ivoire illégal réduits en poudre
Une ONG en collaboration avec la police de l’environnement, l’ONCFS, a choisi Nice et Valbonne pour cette action symbolique destinée à assécher le marché
Des bijoux, des couteaux, des statues, des cannes, des lampes, des boîtes. Une oreille. Deux pattes aussi. Évidées pour servir de… tabouret. Et deux immenses défenses brutes, saisies « pas loin de Nice » lors d’une vente illégale où elles étaient mises à prix 220 000 euros… Dans la salle de réception du palais préfectoral, à Nice, presque 600 kg d’ivoire, étaient symboliquement présentés, hier, avant d’être « concassés » à Valbonne. Objectif ? Éviter que cet ivoire ne soit remis sur le marché. Le commerce d’ivoire est illégal en France. Pas la possession, (lire par ailleurs). Le but, aussi et surtout, rappeler que l’ivoire n’a de valeur que pour les éléphants, espèce en voie de disparition : un tiers de la population en moins entre 2007 et 2014.
Saisies et gestes citoyens
C’est le Fonds international pour la protection des animaux, l’IFAW, une ONG engagée contre le trafic d’espèces sauvages, qui est à l’origine de cette initiative en collaboration avec l’ONCFS, l’office nationale de la chasse et de la faune sauvage : la police de l’environnement. Sur les 600 kg détruits hier, environ 500 provenaient de saisies. Le reste était issu de la campagne lancée par l’IFAW, #JeDonneMonIvoire. Des particuliers qui symboliquement ont fait ce geste à des fins de destruction. Une façon d’impliquer le citoyen dans la lutte pour la survie des éléphants… C’était la troisième destruction organisée par l’IFAW. La deuxième en 2018. À Reims, en février dernier, 500 kg avaient déjà été broyés. Avant que l’ONG prenne cette mission en main, c’était l’État qui s’en chargeait. En février 2014, au pied de la tour Eiffel, une broyeuse avait réduit en poudre plus de 700 défenses d’éléphants et des milliers d’objets.
« La bataille peut être gagnée »
Ces démarches reflètent une préoccupation française, mais aussi internationale, de plus en plus importante au sujet de la survie des éléphants. « Ces actions sont un message de tolérance zéro à l’égard des trafiquants », a expliqué Céline Sissler-Bienvenu, directrice IFAW France et Afrique francophone. « Il s’agit d’assécher le marché illégal », a renchéri Olivier Thibault, directeur général de l’ONCFS. Quant à Françoise Taheri, secrétaire générale de la préfecture des Alpes-Maritimes, elle a insisté : «Il faut agir de manière très volontariste car le trafic augmente de manière exponentielle. Il faut agir si on ne veut pas être spectateur de la disparition de cette espèce animale emblématique ». Confiante, « quelques signaux laissent à penser que la bataille peut être gagnée».