Opération anti stups : kg de cannabis saisis à Nice
Le coup de filet est survenu jeudi matin, dans le quartier des Moulins. La drogue pouvait fournir jusqu’à 200 clients par jour. Sept personnes sont en garde à vue
Le groupe voie publique de la sûreté départementale de Nice a réalisé jeudi un gros coup de filet anti drogue. 102 kilos de cannabis et plus de 80 000 euros en liquide ont été saisis dans le quartier des Moulins. Sept personnes, de 20 à 30 ans, sont en garde à vue pour trafic de stupéfiants en bande organisée. Un régime dérogatoire qui peut conduire jusqu’à 96 heures de garde à vue. Parmi les interpellés, des donneurs d’ordres présumés, d’autres sont suspectés d’être revendeurs, ou d’avoir juste fourni des moyens. Quelques-uns ont déjà un casier judiciaire fourni. L’annonce a été faite hier midi par le directeur départemental de la sécurité publique des Alpes-Maritimes, Patrick Mairesse, à la caserne Auvare, à l’issue d’un hommage aux policiers morts pour la France. « La sûreté travaillait depuis trois mois sur un trafic qui était dénoncé par les habitants et constaté par les policiers du quartier. Ils ont mis le temps qu’il fallait, le jour, la nuit, les week-ends, mais ça a payé. Les Moulins seront bientôt labellisés quartier de reconquête républicaine, on y est presque. Pour les habitants c’était une gêne importante, on espère que cela les soulagera un bon moment.» Pour le commissaire Aurélien Froger, adjoint au chef de la sûreté départementale des Alpes-Maritimes, cette enquête de flagrance débouchera vraisemblablement sur une ouverture d’information judiciaire.
Un supermarché de la drogue
La drogue en provenance du Maghreb était acheminée par les voies habituelles du type «go fast», et stockée en un seul et même endroit dans le quartier. S’y était créé un petit supermarché de la drogue. « Les 102 kilos étaient conditionnés sous forme de mallettes marocaines, c’est-à-dire des ballots compactés pour pouvoir ensuite être préparés dans un appartement de repli, puis reconditionnés. La drogue était détaillée et revendue dans des points de deal situés dans la cité des Moulins, qui pouvaient accueillir jusqu’à 200 clients par jour, une centaine en moyenne. Il était plus qu’urgent d’agir. Certains habitants ne pouvaient quasiment plus rentrer dans leur hall d’immeuble à cause des trafiquants.» Trois mois d’enquête, parfois 24 h/24 ont été nécessaires. « Cela nécessite beaucoup de temps, d’énergie pour les fonctionnaires, souligne le commissaire Froger. Cela représente peu d’heures de sommeil pour les enquêteurs, souvent au détriment de leur vie familiale, des anniversaires des enfants. Nous sommes donc heureux du résultat.»
Le groupe de voie publique de la brigade départementale des stupéfiants a été épaulé par le Raid et les forces de police pour mener à bien la vague d’interpellations de jeudi matin. Une opération qui a connu un couac (lire ci-dessous), mais s’est soldée par une grosse saisie de drogue et d’argent. « L’ensemble des moyens nous ont aidés pour les phases préparatoires et l’opération d’interpellation. Sans eux, nous n’aurions pas réussi un aussi beau coup de filet», a souligné le commissaire Froger. Le groupe voie publique s’attache actuellement à frapper dans les quartiers pour mettre à terre les réseaux de trafiquants. Le but : décapiter ces organisations criminelles pour les rendre inopérantes à long terme.