Monaco-Matin

Nice : formation «sécurité attentat» à la salle Nikaïa

Hier, les agents de sécurité privée de la salle Nikaïa ont été formés par un ancien du GIGN. Pas question pour eux d’intervenir, mais plutôt d’être en mesure de sécuriser les spectateur­s

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Le marché de la sécurité privée en plein boom ? C’est un fantasme. Il a été balayé à l’hiver dernier par la cour des comptes. Elle pointait le fait que 43 % du chiffre d’affaires est réalisé par les 36 plus grandes entreprise­s, et que le secteur offre une très faible rentabilit­é, environ 1 % de marge en moyenne. Concurrenc­e sévère, main-d’oeuvre importante et prix bas expliquent cette fragilité. « La formation initiale des agents a été récemment renforcée, note la cour des comptes, et complétée par un module spécifique relatif à la prévention de la menace terroriste. Une formation continue obligatoir­e a été instituée en 2017. »

« Le risque terroriste est omniprésen­t en France...»

C’est exactement ce qui s’est déroulé hier soir à la salle Nikaïa. La société Tamaris sécurité y disposait d’une cinquantai­ne d’agents pour le Festival hip-hop Check The Rhyme. Trente-quatre d’entre eux ont pu bénéficier d’une formation au risque terroriste, par un ancien du GIGN, « Chris » Militaire de carrière durant 23 ans, il a notamment été affecté 13 ans au GIGN comme chef de groupe tactique et négociateu­r de crise. « Le risque terroriste est omniprésen­t en France et partout dans le monde. On ne peut pas se permettre de ne pas aborder cet aspect-là », souligne-t-il. Le formateur relativise toutefois : « C’est un risque parmi tant d’autres. Il y a d’abord les risques criminels, de mouvement de foule, ou tout ce qui est lié à la sécurité incendie. » Pour Fabrice Tiphineaud, directeur général deTamaris sécurité, l’important est le filtrage. « Nous avons plusieurs missions à ce moment-là, comme éviter les mouvements de foule, ce qui implique de savoir la gérer, mais aussi faire un peu de physionomi­e. Les comporteme­nts anormaux doivent être détectés : la manière d’être, de se comporter, de bouger, le tout associé à une palpation efficace. » La loi ne permet pas que les agents de sécurité privée soient armés. Leur mission principale est donc, en cas d’attaque, d’alerter, (Photos Frantz Bouton)

et de confiner le public et les artistes. La salle Nikaïa est d’ailleurs équipée de boutons d’alerte, reliés directemen­t au Centre de supervisio­n urbain, qui permettent en un instant de mobiliser des moyens très importants. Des forces de police sont également mobilisées à chaque spectacle. Fabrice Tiphineaud, ancien directeur de la sûreté d’un groupe du Cac 40, est directeur général de la société depuis deux mois. À Nice, Tamaris sécurité mobilise entre 300 et 500 agents, près de 1 500 au plan national. La formation des agents a été revue à la hausse. En 2011, pour contrôler le secteur, a été créé un organe de régulation, le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS). À charge pour lui de veiller à la profession­nalisation du secteur. «C’est effectivem­ent un des enjeux du secteur », confie Fabrice Tiphineaud. 1. Il n’a pas souhaité être cité.

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Un ancien du GIGN, hier à la salle Nikaïa, pour former les agents de sécurité.
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Fabrice Tiphineaud, directeur général de Tamaris sécurité.

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