Monaco-Matin

Ivre, il percute un véhicule prioritair­e

- JEAN-MARIE FIORUCCI

Jusqu’où peut aller l’inconscien­ce… C’est la triste constatati­on observée à l’audience de flagrance de vendredi. Un Belge de 43 ans a comparu menotté devant le tribunal correction­nel pour conduite en état d’ivresse et sans assurance. Au volant, l’attention brouillée par un taux d’alcool de 0,79 mg par litre d’air expiré, il a percuté un véhicule prioritair­e qui croisait sa route.

Il aborde le rond-point sans ralentir

Résultat des courses : outre la condamnati­on de deux mois d’emprisonne­ment assortis du sursis et une amende à 45 euros, il devra verser la somme de 35 000 euros réclamée par le plaignant. Ça fait cher la prime annuelle… Retour au mardi 29 mai. Vers 2 heures, le quadragéna­ire, au volant de sa Mercedes, revient du « Sass’ Café ». Il aborde le rond-point sans ralentir pour rejoindre sa résidence antiboise pour les vacances, et refuse

le passage à une automobile prioritair­e descendant l’avenue des Spélugues. Il la percute et la voiture fait une embardée. Son conducteur est blessé. Les policiers, alertés, constatent

l’ivresse du chauffard et sa police d’assurance périmée. « Comment pouviez-vous rouler avec pareille alcoolémie ? » , demande le président Florestan Bellinzona.

  euros de dédommagem­ent

Le visage, singulière­ment flétri par les désagrémen­ts de trois jours d’incarcérat­ion, et plus encore par ses pensées qui ont angoissé son esprit, le gérant de brasserie cherche ses mots pour relater sa soirée de libations. « Je m’excuse. Je n’ai jamais commis une faute de ma vie. Concernant l’assurance, je pensais que le renouvelle­ment était automatiqu­e. J’avais bu cinq verres de champagne. Je cherchais un parking pour mon véhicule. On m’a forcé à prendre le volant… » Le magistrat relève aussitôt : « La version, aujourd’hui, diffère de votre déposition. Vous aviez déclaré : Je me sentais en état de conduire pour me rendre à Antibes… Vos casiers sont vierges ? » S’en suit une courte interventi­on de la partie civile. La voiture n’est plus en état de rouler. S’ajoutent des pertes financière­s. L’ensemble est chiffré à 35 000 euros après un accord amiable. « C’est un rond-point très mal fait à cause des travaux, constate le procureur Cyrielle Colle dans ses réquisitio­ns, et le prévenu roulait à une vitesse inadaptée à cause de son ivresse. D’où l’accident. Heureuseme­nt qu’il n’y avait aucun piéton ! Cette comparutio­n doit être un électrocho­c. Faites-le sortir de prison cet après-midi en prononçant une peine de deux mois avec sursis et une amende. » Comme l’homme n’est pas léger d’argent avec sa société de restaurati­on, Me Roland Tamisier est d’accord sur le montant pour dédommager la victime. Et d’ajouter : « Il faut une immense attention dans ce carrefour du Portier pour comprendre le sens de circulatio­n. Une difficulté évidente pour mon client en vacances sur la Côte. Son assurance courait jusqu’au 24 mai. Un peu désinvolte, il paie aujourd’hui son erreur. Soyez cléments… » Le tribunal suivra les réquisitio­ns du ministère public et accordera la somme convenue au plaignant.

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(Archive photo Cyril Dodergny) À la barre du tribunal de Monaco, un Belge de  ans arrêté pour conduite en état d’ivresse. Il a percuté un véhicule prioritair­e dans un carrefour.

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