Au parc du Pian, l’éclosion d’un jardin tourné vers la paix
Avant-hier, le «Jardin de la paix - Simone Veil» a été inauguré après deux ans de réflexion. Porté par des élèves du lycée Curie, ce projet est le symbole de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme
Il y a plus de deux ans, la petite graine de la tolérance a été plantée sur une terre fertile. Celle du parc du Pian de Menton. Aujourd’hui, l’idée a germé et donné naissance à un lieu inédit tourné vers la Méditerranée… Avant-hier, le «Jardin de la Paix» a été inauguré devant de nombreuses personnalités locales. L’aboutissement d’un projet qui a vu le jour dans un contexte sociétal difficile.
«La résistance face à la violence »
À la suite des attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015, le lycée Pierre-et-Marie-Curie de Menton et l’association «Pax Medicalis» avec le soutien de la ville de Menton décident d’agir et d’y impliquer des lycéens. Une riposte citoyenne voit le jour. «Elle est l’expression de la résistance de ces jeunes face à toute forme de violence visant à détruire une identité individuelle ou collective sous prétexte qu’elle est différente», résume Florence Lagache, professeur d’anglais qui a impulsé le projet. Créer un dialogue fraternel entre les peuples,
oeuvrer pour le rapprochement, l’amitié et le respect de l’autre… telles sont les valeurs qu’une quinzaine de lycéens souhaitent promouvoir.
Petit à petit, la greffe prend. L’idée d’un «Jardin de la paix» fleurit dans les esprits. Comme une évidence, il a été baptisé Simone Veil (lire par
ailleurs). Six cyprès, deux grenadiers, un citronnier et un oranger… Symboliquement, des essences méditerranéennes – présentes dans les trois religions monothéistes – ont été plantées.
«La lueur dune bougie n’est rien sans l’obscurité»
Une sculpture imaginée par l’artiste roquebrunois Gérard Haton-Gauthier a été dévoilée lors de l’inauguration. Une oeuvre ronde qui représente l’envol d’un oiseau. «Cette sculpture est née d’une phrase que j’ai notée lorsque je suis passée devant une échoppe de Montréal: la lueur d’une bougie n’est rien sans l’obscurité…» Hymne européen et lectures de textes contre la haine et la violence… l’inauguration s’est achevée sur une note d’espoir. «De futurs ambassadeurs de la paix sont en marche», a livré, combatif, Daniel Bensoussan, secrétaire de «Pax Medicalis». Le jardin fertile du parc du Pian s’inscrit dans la durée. Au fur et à mesure des années, d’autres lycéens prendront le relais pour véhiculer le message de paix. Pour encourager les citoyens en herbe à se mobiliser.