Un jet-setter connu à Monaco accusé de viol
Tufan M. est mis en examen pour viol et incarcéré à Grasse. Il maintient sa version : il n’y a eu ni viol, ni violence. La jeune femme, elle, a décrit à la police une scène cauchemardesque
Des cris, des hurlements. Des « au secours » et des « à l’aide », selon des témoins entendus par la police. Assez forts pour alerter des passants dans la rue. Assez forts pour alerter aussi la gardienne de la résidence. C’est une voix de femme « en détresse », se disent deux hommes qui passent au pied du Carlton Riviera, rue Bertrand Lepine à Cannes. Et qui décident d’intervenir. Le Festival de Cannes vient de commencer. Les faits se déroulent le 9 mai, vers 21 h30...
« Je vais prendre une douche »
Les deux hommes montent au 6e étage, là où ils ont aussi vu du remue-ménage sur le balcon. Ils frappent à la porte. Un homme ouvre, nu, serviette autour de la taille. Son « calme » les interpelle, selon le témoignage qu’ils livreront à la police. Dans un coin de l’appartement, une femme qu’ils décrivent comme « prostrée », « choquée », « en pleurs ». Elle a du sang sur la joue et les cheveux ébouriffés. L’homme, qui porte des traces de griffures, les regarde et leur dit, « toujours très calmement » : « Je vais prendre une douche ». A 22 heures, la police de Cannes est sur les lieux... Que s’est-il passé dans cet appartement ? Les deux protagonistes livrent une version radicalement différente. Sofia (1), mannequin, Italienne d’origine marocaine âgée de 25 ans accuse de viol celui qui se fait appeler « prince » Tufan. Lui, assure que le rapport était consenti et que la jeune femme devenue hystérique s’est blessée toute seule. Placé en garde à vue, cet homme, né en Iran, est mis en examen pour viol et incarcéré à la maison d’arrêt de Grasse depuis le 11 mai. Contacté, le pénaliste Adrien Verrier a indiqué s’être constitué partie civile devant le juge d’instruction pour le compte de la jeune femme. Il réagit : « Sofia maintient l’ensemble de ses accusations et se tient à la disposition de la justice pour exposer à nouveau les circonstances du déroulement de ce véritable cauchemar.» Quant à Me Cindy Marafico, le conseil du “prince” Tufan, qui va déposer une demande de remise en liberté, elle assure : « Mon client maintient la version qu’il a donnée à la police ». « Il conteste les faits de viol. Il s’expliquera devant les juges d’instruction. Tout n’a pas été exploité », commente-t-elle encore. Assurant : « Mon client est inconnu des services de police tant en France qu’à l’étranger ». Pourtant, selon un article du journal italien La Repubblica daté de 2014, son client aurait été arrêté en 2006 pour avoir frappé en pleine rue sa petite amie de l’époque. Il aurait été, toujours selon l’article, reconnu coupable de blessures...
1. Le prénom a été modifié