Patricia Civel enquête sur l’histoire d’un chasseur alpin
Cette année sera marquée par le centenaire de l’Armistice 1918. Patricia Civel, auteure valbonnaise qui occupe également des responsabilités au sein d’une association d’artistes - « L’Arthotèque l’Art Tisse » -, est venue présenter son premier ouvrage (illustré!) : «Albert Pourcel - Le chasseur alpin aux ailes brisées» à la librairie Les Mandarins. Un livre qui sied parfaitement à l’actualité : rencontre.
De quoi parle votre livre? C’est l’histoire d’un chasseur alpin de Valbonne devenu aviateur qui a fait la Guerre de -, mort en . Son parcours m’a intéressée car il a laissé son journal de guerre, qu’il a écrit au jour le jour depuis le août jusqu’à pratiquement la veille de sa mort. Il a été dans les Vosges, en Alsace, à Verdun, Chemin des Dames dans les Flandres, donc il a fait toute la zone du front. Il a également laissé un album de photos que j’ai retrouvé dans le grenier de l’un de ses descendants. Je suis partie aussi d’un mystère car on a retrouvé son cercueil au cimetière de Valbonne en au fond d’un tombeau anonyme. Or, la légende familiale disait qu’il avait disparu avec son avion.
Comment s’est passée l’identification? Il y avait une plaque sur le cercueil correspondant à son numéro matricule. C’était à l’occasion d’une réduction de corps, on a ouvert le caveau et tout au fond, il y avait un cercueil plombé avec un numéro qui s’est avéré être celui d’Albert Pourcel. À l’époque, les descendants allaient se recueillir sur une croix mémorial et avaient gardé l’idée qu’il avait disparu en avion. Comment est né votre intérêt pour cette histoire? J’étais correspondante pour Nice-Matin sur la commune de Valbonne et je me suis intéressée à cette histoire comme une enquête journalistique. Je l’ai menée depuis dans le cadre du centenaire. La mairie de Valbonne a sollicité les associations locales pour qu’elles travaillent sur le centenaire. Je me suis dit voilà un super sujet à illustrer en partant de l’histoire d’Albert Pourcel avec le journal inédit et le mystère. En tirant le fil, toute la bobine est venue…
Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans son parcours? C’est surtout toute son histoire dans l’aviation, balbutiante en . Il a fait partie des pionniers et raconte comment il a appris le métier. À l’époque, il était à l’école d’Istres et s’est engagé dans l’aviation en novembre , six mois avant sa mort. Je suis retournée sur les lieux où son avion s’est écrasé dans la baie de Somme au Crotoy. Pour retrouver l’histoire de Pourcel, j’ai recherché celles de six autres aviateurs qui se sont tués à peu près au même moment. Cela m’a emmenée jusqu’au États-Unis pour retrouver la trace d’un jeune cadet de Harvard mort deux jours avant Pourcel à bord de son avion.
Avez-vous un futur projet d’écriture? Je suis en train de travailler, toujours avec mon association, sur un recueil de paroles d’habitants de Valbonne et sur les ans de Sophia-Antipolis qui auront lieu l’année prochaine.