Laurent Berger réaffirme les valeurs de la CFDT face à la méthode Macron
En ouverture du 49e congrès de la centrale syndicale à Rennes, Laurent Berger a rappelé que «pour la première fois depuis la création du syndicalisme en France en 1895 (...) nous sommes le premier syndicat dans le secteur privé ». « Soyons fiers!», s’est-il félicité devant 2 300 militants. Refusant d’avoir « la victoire modeste », le patron de la CFDT qui brigue un troisième mandat a préféré se concentrer sur «le verre à moitié plein» des victoires obtenues, tout en reconnaissant des « limites »etdes« insuffisances ». Lors de son dernier congrès de Marseille, en juin 2014, la principale inquiétude des délégués concernait l’image de la centrale, qui accompagnait alors toutes les réformes sociales du début de quinquennat Hollande.
« Les mains dans le cambouis »
Quatre ans plus tard, les critiques en interne ne sont pas très différentes, même si le secrétaire général enchaîne depuis des mois les mises en garde adressées à Emmanuel Macron. Dans son discours inaugural, Laurent Berger n’a pas manqué de critiquer un gouvernement qui entretient cette « toute petite musique lancinante de défiance à l’égard des syndicats ». Les pommes de discorde ne manquent pas entre le syndicat et l’Élysée. Mais, audelà des mots, Laurent Berger appelle rarement à battre le pavé, contrairement à son homologue de la CGT Philippe Martinez, suscitant (Photo PQR/Ouest-France)
la grogne de certains militants. « On dit de notre syndicalisme qu’il est pragmatique (...) Mais notre ambition n’en est pas moins radicale : il s’agit de transformer ce réel, autrement dit, de changer le travail pour changer la société», a expliqué Laurent Berger. Revendiquant un syndicat qui met « les mains dans le cambouis », il a assuré « avoir fait reculer le gouvernement sur de nombreux points », sans confondreson« rôle de contre-pouvoir avec celui d’opposant politique », égratignant au passage la CGT.