Entretien...
Entretien avec Thierry Voisin, président de la commission maritime, nautique et portuaire de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Nice-Côte d’Azur, président du Comité européen pour le yachting professionnel, qui pointe les atouts et les obstacles au développement d’une filière à très forte potentialité. Président de la commission maritime, nautique et portuaire de la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Nice-Côte d’Azur, président du Comité européen des professionnels du nautisme – ECPY – Thierry Voisin, gérant de la société de courtage « The world of yachting », met en avant « l’économie de la mer », qui est un atout essentiel pour l’avenir du département des Alpes-Maritimes. Il annonce, pour la rentrée de septembre, la publication pat le CMNP d’un « cahier
de recommandations » rédigé de concert par la commission maritime, nautique et portuaire, avec l’appui logistique de la CCINice-Côte d’Azur, et les professionnels des métiers et activités de la mer, à l’attention des pouvoirs publics. Les décideurs doivent, en effet, relever un certain nombre de défis pour permettre à une filière qui pèse plus de 2,5 milliards € de retombées économiques directes et indirectes, de rester concurrentielle.
C’est la première fois que la mer bénéficie d’une commission spécifique, liée à la mer, au nautisme et à l’activité portuaire. Quel est, donc, précisément son champ d’intervention ?
THIERRY VOISIN.- La commission s’occupe de la frange littorale et, donc, des ports, à l’exclusion de l’exploitation et des concessions des plages que nous considérons relever de la règlementation du domaine terrestre. Nous nous occupons de l’ensemble des questions qui traitent de la navigation, pour les Alpes-Maritimes, côtière et hauturière, du yachting international, de la plaisance, petite et grande, du fret, de la croisière, du trafic vers la Corse, des services côtiers vers les îles, de la pêche ainsi que, aussi, des sports et loisirs nautiques.
Vous dîtes vouloir défendre et assurer la promotion de « l’économie de la mer ». Est-ce une façon de souligner que la mer est sous-exploitée ?
THIERRY VOISIN.- La mer ne se réduit pas à la plage et à la baignade. Elle représente, dans notre département – où le monde entier veut venir – un atout de premier plan. Elle est un espace propice au développement économique, écologique et durable. Or, nous sommes face à des problèmes, qui freinent ce développement et que nous devons lever les uns après les autres si nous voulons exploiter pleinement une potentialité économique considérable.
Quels sont-ils ?
THIERRY VOISIN.- Il y a un premier problème, directement lié à la règlementation française en vigueur – législations fiscales et sociales pénalisantes – que nous nous employons à faire évoluer et qui conditionne tout developpement. La commission maritime nautique et portuaire va par ailleurs, éditer un cahier de recommandation guide destiné aux décideurs pour les informer à appréhender une législation complexe qui créé une instabilité règlementaire déroutante. C’est une première. Le second problème concerne directement nos infrastructures. Il ne faut pas avoir peur de dire qu’elles ne sont plus adaptées à nos besoins, aux évolutions techniques des bateaux. Les quais, par exemple, n’ont quasiment pas bougé depuis leur construction, alors que les Yachts sont passés de 40 m à 150 pour les plus gros , la taille moyenne des bateaux de plaisance a augmenté. Le problème se répète dans le secteur des croisières qui n’accueille plus à quai que des bateaux de passage – alors que la valeur ajoutée la plus importante réside dans les têtes de ligne qui nécessitent une mise à quai – et dans le Traffic de passager avec la Corse qui est condamné a quitter les Alpes-Maritimes faute de structures pouvant accepter les nouveaux bateaux. A l'inadaptation des infrastructures s’ajoute un manque place à quai critique.
Quelles sont les solutions ?
THIERRY VOISIN.- Investir, avoir une vision, prendre des mesures favorables, établir une règlementation claire et stable, adapter les structure existantes au nouveau marché, envisager des ports à la taille des nouveaux bateaux… d’où la publication d’un cahier de recommandations destiné aux décideurs publics dont on n’ignore pas qu’ils doivent faire face à des contraintes financières. Toutefois, nous devons nous mettre autour d’une table avec des partenaires privés pour réussir. Le problème des infrastructures est fondamental pour le développement de la filière mer dans les Alpes-Maritimes.
Existe-t-il, dans les cartons de la CCI-Nice Côte d’Azur, un projet d’envergure ?
THIERRY VOISIN.- Nous travaillons sur Vauban 21, pour faire, du port d’Antibes, le premier centre du yachting en Méditerranée. Et nous devons penser à doter les AlpesMaritimes d’un vrai port, celui de Nice qui est un port multi-activités unique, est désormais trop exigu. Il y a 40 ans, on avait prévu face au besoin un nouveau port à l’aéroport qui n’est toujours qu’un projet…