Claude Picasso: «Un monument»
Des images de David Douglas le montrent, enfant, en vacances chez son père à la Californie. Voici le souvenir que Claude Picasso gardera de celui qu’il considérait « comme un grand frère ou un oncle » et qui lui avait d’ailleurs transmis sa passion pour la photographie.
« Il était là, comme un membre de la famille. On n’y prêtait pratiquement pas attention. Sauf lorsqu’il se faisait disputer comme un enfant, parce qu’il ne nous rejoignait pas assez vite autour de la table du déjeuner, occupé à régler ou à nettoyer ses appareils. C’était sa
vie. Être un photographe, et c’est tout. » Il revoit ce « grand chat silencieux » qui ne parlait pas français et s’exprimait devant Pablo dans un espagnol assez hésitant: «Ils n’avaient pas de grandes conversations. Chacun était à son travail, je crois que c’est ce qui a permis à Duncan d’être là. » «Un monument», résume Claude Picasso qui a, lui-même, renoncé à une carrière de photoreporter lors de la mort de son père.
« Les avocats m’ont demandé de m’occuper de la succession », rappelle-t-il, aujourd’hui à la tête de la Picasso Administration.