MONACO MISE SUR LA SANTÉ NUMÉRIQUE
Le gouvernement veut se donner les moyens pour créer un coffre-fort numérique d’État qui contiendrait d’abord les données liées à la santé. Une révolution envisagée dès 2019
Le gouvernement princier entend révolutionner la relation patients/médecins, dès , en provoquant un « big-bang de l’e-santé » et en créant « un coffre-fort » numérique d’État. Une révolution voulue par les professionnels de santé qui se heurte toutefois au droit actuel.
Aujourd’hui, aucun lien n’existe entre les établissements de soins de Monaco, et encore moins entre eux, les professionnels de santé et les patients… Alors l’État, avec Frédéric Genta, délégué interministériel chargé de la transition numérique de la Principauté de Monaco depuis trois mois, veut que ça change. Hier, Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement aux Affaires sociales et la Santé, expliquait: «En matière de e-santé, l’idée est qu’on aille vite et fort car on est un peu en retard. Nous avons missionné une société spécialisée pour faire la restitution des attentes des différents acteurs du secteur : caisses sociales, médecins, pharmaciens, infirmières, etc. Un séminaire est prévu le 26 juin. »
Un cloud souverain
Il s’agit de faire un état des lieux ; ce qui est relativement facile puisqu’aujourd’hui, il n’y a aucun échange possible des données… Puis définir les attentes des professionnels et établir «un plan d’action à court, moyen et long terme, et lancer, dès que possible, des initiatives très concrètes. » Et le premier exemple pourrait être « la prise de rendezvous médicaux sur le smartphone ». Le patient devient acteur à part entière de sa santé et est « au centre de la réflexion». Mais pour faire circuler les données liées à la santé, il faut déjà que ce soit possible techniquement. Va être mis en place « un coffre-fort numérique d’Etat ».
Un hic, le juridique
Selon nos sources, « un cloud souverain » pourrait voir le jour dès 2019. Les patients n’auraient qu’un seul dossier, avec un identifiant et un mot de passe pour avoir accès à leurs informations de santé personnelles. Ce « coffre-fort » pourrait, à terme, rassembler toutes les données informatiques utiles, tant sur le plan personnel que sur l’aspect vie publique. Mais il y a un hic : le juridique. « Nous partons de zéro, explique Didier Gamerdinger. Aujourd’hui, le droit nous impose de ne pas transmettre ou échanger les informations. Il va donc falloir changer le droit et être en accord avec la CCIN À Monaco, il y a des initiatives et nous allons consacrer les moyens pour répondre aux attentes des professionnels de santé. En matières scientifique et médicale il y a énormément à apprendre. Cela va être le big-bang du numérique dans la esanté. » * La Commission de contrôle des informations nominatives est l’autorité monégasque de protection des données personnelles.