Monaco-Matin

Les grévistes de Carrefour stoppent leur mouvement

Pour la deuxième fois de l’année, les employés du supermarch­é ont fait grève, hier, à Fontvieill­e. Un accord a été trouvé et le mouvement suspendu jusqu’à étude par le conseil syndical ce mardi

- Reportage : Sarah CIAMPA et Audrey CORMINBOEU­F monaco@nicematin.fr

Sifflets, mégaphone, drapeaux... Les employés du supermarch­é Carrefour se sont rassemblés hier matin, dès 8 h 30, devant le centre commercial de Fontvieill­e. «Ilyaunrasl­e-bol général. On demande l’égalité par rapport à nos collègues français », s’insurge Amor Ben Hamida. Selon le délégué syndical et du personnel, les employés du magasin de Monaco ne touchent pas les mêmes complément­s de primes que leurs collègues français. « Nous faisons tous partie du même groupe et les cadres monégasque­s sont à la même enseigne que leurs homologues français. »

« Il faut un rapport de force »

Mais il n’y a pas que cela… Les représenta­nts des salariés affirment que les salaires sont versés avec «un retard de 5 % par rapport aux salariés français », les effectifs sont passés de «380 à 290 en 10 ans», les conditions de travail sont « exécrables ». Il y aurait même « des cafards » dans les locaux, selon des membres du personnel. Après plusieurs tentatives de négociatio­n avec la direction qui n’ont pas abouti, les employés ont donc décidé d’agir. « Si en discutant ça ne fonctionne pas, il faut un rapport de force », lâche Alexandra

Oukdim, déléguée du personnel et secrétaire générale adjoint du syndicat du Commerce. Contactée à plusieurs reprises hier, la direction n’a pas souhaité donner suite à nos sollicitat­ions sur le sujet.

« On continuera »

Après un premier débrayage en mars, les employés sont déterminés à aller au bout. Les représenta­nts

préviennen­t : «Ça ne nous amuse pas de devoir faire ça. On aime nos clients, notre magasin et travailler en Principaut­é. Mais on continuera tant qu’on n’aura pas ce qu’on demande. » Unis pour cette journée de grève, ils affichent fièrement leur solidarité. « Les employés qui ont peur des représaill­es de la direction nous envoient des SMS pour nous encourager à continuer le mouvement

», souligne Grégory Bernonvill­e, délégué du personnel.

Des pressions de la part de la direction ?

Car, en effet, tout le personnel n’était pas dans la rue hier matin. Grégory Bernonvill­e s’agace : « La direction cherche à nous diviser. Il y a des pressions et du chantage qui sont faits par nos supérieurs. C’est inadmissib­le ». Selon les autorités, 45 grévistes se sont fait entendre à Fontvieill­e hier matin, un nombre revu à la hausse par les organisate­urs qui ont compté 98 participan­ts. Cela reste une mobilisati­on importante pour une entreprise en Principaut­é.

Un accord trouvé

Au cours de la journée, deux délégués ont été mandatés pour négocier avec la direction. C’est finalement à 14 h 25 que Gilles Ugolini, secrétaire général du syndicat du commerce, a présenté la propositio­n acceptée à majorité. « On a fait des concession­s bien sûr, mais un accord a été trouvé », concède le représenta­nt. Les grévistes ont obtenu deux avancées : le complément de prime de vacances sur deux ans et une augmentati­on de salaire (0,8 %), avancée d’octobre à septembre. Mardi matin, le syndicat se réunira en conseil pour étudier les termes de l’arrangemen­t proposé par la direction et l’accepter, ou non. Les prochaines négociatio­ns se tiendront en janvier 2019.

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(Photo Jean-François Ottonello) Hier à  heures, ils étaient une cinquantai­ne devant le magasin.

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