Monaco-Matin

Héroïques lors d’un violent incendie, ils sont décorés

Le 7 octobre 2017 à Beausoleil, une mère et son fils ont été sauvés des flammes et des dizaines de résidents évacués. Les pompiers de Monaco, des urgentiste­s et des policiers ont été décorés

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Ce soir du 7 octobre à Beausoleil, deux vies auraient pu s’éteindre à jamais. Une mère et son fils piégés sur le balcon de leur appartemen­t au 5e étage, avenue d’Alsace. Prisonnier des flammes qui dévoraient leur appartemen­t et venaient lécher les murs extérieurs de la résidence Le Ravin. Sans l’interventi­on éclair des soldats du feu de Monaco, sans la médicalisa­tion des victimes par les urgentiste­s du SMUR du CHPG, sans le concours des policiers municipaux de Beausoleil, l’issue aurait pu être funeste.

« Courage, entraide, abnégation et dépassemen­t de soi »

Héroïques diront certains. Leur travail, justifiero­nt modestemen­t les principaux intéressés. Toujours est-il que tout ce beau monde a été décoré, mercredi en mairie de Beausoleil, pour actes de courage et de dévouement (lire ci-contre). Des mains de Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. Lequel a salué « le courage d’une action qui passe outre le danger pour sauver des vies » avant d’honorer ces hommes et femmes des deux pays, Monaco et La France, qui « luttent ensemble, peinent ensemble, accompliss­ent ensemble leur devoir d’assistance et de secours ». Gérard Spinelli, qui en mars dernier avait remis les clefs de la Ville aux sapeurs-pompiers de Monaco, a rappelé que sa commune « représenta­it à elle seule 26 % des interventi­ons de ce corps avec des milliers d’interventi­ons de secours chaque année (...) Ce soir-là, face à  personnes ont été décorées pour acte de courage et de dévouement.

l’attaque du feu, la solidarité des uns et des autres a donné tout son sens aux valeurs universell­es et sans frontières de courage, d’entraide, d’abnégation et de dépassemen­t de soi. »

« Agir le plus vite possible sans réfléchir »

Le dépassemen­t de soi. Le sergentche­f Franck Giribaldi en a usé cette nuit-là. C’est lui, avec l’aide de son échelier, qui a extirpé la mère et son fils du balcon. « Avec mon échelier, on s’est regardé calmement et on s’est dit que cette fois c’était la bonne. Comme tous nos camarades, on a mis en pratique l’éthique

des sapeurs pompiers : courage, dévouement et sens du sacrifice. On a agi le plus vite possible, sans réfléchir, raconte-t-il. On a essayé de capter leurs regards, on leur a dit de ne pas sauter, de rester calmer… » Au fur et à mesure qu’il passe les étages avec la grande échelle, le pompier ressent le stress intense de la maman. En équilibre entre la nacelle et la rambarde, il récupère d’abord l’enfant tétanisé. Puis, dans un second temps, la mère. « À ce moment-là, ils se sont relâchés », sourit-il. Dans le même temps, une quarantain­e de résidents est évacuée et un point de regroupeme­nt des victimes est activé (Photo Thibaut Parat)

et médicalisé par le SMUR du CHPG. « Le sergent-chef Blanchard, chef de garde, a réparti ses hommes et effectué une très bonne gestion du commandeme­nt, loue le capitaine Jean Canu, qui a ensuite pris le commandeme­nt des opérations. Cette opération demandait des renforts, venus des Alpes-Maritimes, pour dimensionn­er l’engagement et travailler en sécurité. Il fallait sauver des vies, mettre en sécurité les résidents et enrayer la propagatio­n.» Et le sergent-chef Giribaldi de préciser : « Avec les camarades, on se prépare toute l’année pour ça. Nos entraîneme­nts ne sont jamais vains.

Tout cela se mène en groupe, en équipe. Pas en individuel. On sauve des gens mais on veille aussi les uns sur les autres. »

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