Monaco-Matin

Cinq cents scolaires au théâtre des Muses

Dans le cadre d’un partenaria­t avec l’Éducation nationale, la troupe L’Éternel Été présente, jusqu’à demain, sa version des Fourberies de Scapin. Quand les enfants sont à l’école de Molière

- MATHILDE DURAND

Une salle pleine à craquer qui hurle « Vive le théâtre ». Le ton est donné. Devant les classes des écoles François d’Assise-Nicolas Barré, St-Charles et de La Condamine, les cinq comédiens de la compagnie L’Éternel Été ont joué Les Fourberies de Scapin. « Molière, c’est un passage obligé pour tous comédiens. On a toujours envie de s’y frotter », confie Emmanuel Besnault, metteur en scène. La pièce démarre sur des airs de guitare et de percussion­s. Entre deux scènes, des chants napolitain­s viennent ponctuer le récit ; pour le plaisir des jeunes spectateur­s. Car c’est pour eux et, avec eux, que le théâtre des Muses partage cette expérience initiée en partenaria­t avec l’Éducation nationale. À la fin du week-end, ils seront ainsi 500 à avoir profité du spectacle. Et, sur l’année, 5 000 à avoir pris place dans la salle obscure gérée par Anthea Sogno.

Réinventer Molière

Il leur aura fallu près de deux ans pour réussir à présenter cette adaptation des Fourberies de Scapin : «trois semaines de répétition et un an et demi de constructi­on », précise un des comédiens, Manuel Le Velly. Un long travail qui a fini par payer: « C’est trop bien», s’exclament les enfants tous en coeur à la fin de la pièce. Ce public fait la force de la pièce : « Jouer devant des enfants, c’est très intéressan­t car ils ne rient pas pour les mêmes choses que les adultes. Jouer devant le “tout public”, c’est assez compliqué car ils sont souvent moins expressifs », explique Shemci Laut, un des comédiens. Mais le temps d’une représenta­tion,

les adultes redeviendr­ont des enfants.

« Conflit génération­nel »

Mais le metteur en scène (aussi Scapin sur les planches) a aussi souhaité traiter d’une autre facette du classique de Molière. « On a voulu aborder ce conflit génération­nel entre le père et le fils. C’est pour ça que ce sont les mêmes acteurs qui interprète­nt Octave/Argante et Léandre/Géronte. » Les comédiens jouent deux rôles ; enfilent, devant les yeux du public, un long foulard pour jouer les géniteurs. Le récit est fluide et les spectateur­s rient aux éclats. Pari gagnant pour les Fourberies de Scapin version 2 018. Si la pièce a déjà conquis le coeur des plus jeunes, les adultes risquent d’apprécier tout autant. Samedi à 21 h et dimanche à 16h30, le Théâtre des Muses accueiller­a les cinq comédiens et leur pièce déjantée. Il n’est pas encore l’heure de souffler pour L’Éternel Été. Savoir + Les Fourberies de Scapin,Théâtre des Muses, 45 A bd du Jardin exotique. Ce soir, samedi 9 juin, à 21 heures et demain, dimanche 10 juin, à 14h30 et 17 heures. Tél. 97.98.10.93. Tarifs : 15 à 22 euros. Site : reservatio­ns@theatredes­muses.com

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(Photo DR) «C’est une pièce pour rire», expliquent Benoît Gruel et Deniz Turkmen, Sylvestre et Hyacinthe à la scène.

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