Monaco-Matin

MONACO GLOBE SERIES / AVEC L’UN DES DEUX VAINQUEURS « S’amuser, ça aide à tenir »

- ROMAIN HUGUES

Un peu plus de trois jours de course, c’est ce qu’il a fallu à l’équipage SMA emmené par Paul Meilhat et Gwénolé Gahinet pour remporter la première épreuve du championna­t du Monde IMOCA 2018/2020, les Monaco Globe Series, jeudi. Entre les difficulté­s rencontrée­s en mer et la joie de passer la ligne d’arrivée en premier, se confie sur la réussite de son binôme. Et l’affirme : le principal, c’est de s’amuser.

Paul, qu’est-ce que l’on ressent après avoir gagné cette première épreuve ? Cela fait vraiment plaisir. C’était une course très difficile à cause d’un vent très capricieux. Il y a eu beaucoup de rebondisse­ments, on s’est même retrouvé derrière à un moment donné ! Cette course a demandé beaucoup d’énergie. Quelles sont les principale­s difficulté­s rencontrée­s ? Elles étaient surtout physiques, car ce sont des bateaux qui sont plutôt faits pour les tours du monde et les courses au large où vous vous retrouvez à changer les voiles à de nombreuses reprises. On a également fait beaucoup de manoeuvres de virement de bord et d’empannages. Dans la dernière nuit, on a fait plus d’une vingtaine de virements de bord, donc c’était très physique ! Après, il y a la difficulté de pouvoir se reposer car, très souvent, il fallait faire les manoeuvres à deux. Avec Gwénolé, on se connaît très bien, du coup on avait beaucoup confiance en l’autre. Dans la dernière ligne droite, vous décidez de raser les côtes et vous gagnez sur le fil… Oui, et c’était beaucoup de stress car dans les îles du Levant à la tombée du soleil, il y avait deux options : soit passer par le large pour aller chercher du vent, soit passer par la côte. Par expérience, on a choisi les côtes parce que le vent, on ne l’a pas eu de la journée, donc on s’est dit que passer par la côte était bien pour les brises nocturnes. On a choisi cette option vers Cavalaire et on espérait que les adversaire­s prennent l’autre option… Et c’est ce qu’il s’est passé. Cela a été plus simple pour nous vers St Tropez ou Cannes, avec pas mal de vent. On s’est fait une petite frayeur après le Cap-Ferrat, mais, heureuseme­nt, un petit vent nous a poussés. A quel moment avez-vous compris que vous alliez gagner ? Seulement dix minutes avant de passer la ligne. Parce qu’après le Cap-Ferrat, on s’est vraiment demandé si tout le monde n’allait pas revenir sur nous… Avec Gwénolé Gahinet, vous vous connaissez bien… Oui, en , Gwénolé m’avait demandé de faire la Transat AGR avec lui, le circuit Figaro. On avait été une associatio­n super complément­aire, il m’avait appris beaucoup de choses sur la navigation au large. Comment se caractéris­e la complément­arité ? Dans le caractère, on est assez différent. Je suis instinctif et rigoureux, et lui (Photo YCM/O. Huitel) créatif et cartésien. C’est ce qui vous permet de réaliser des performanc­es ? Oui, et aussi parce que l’on s’amuse beaucoup ! C’est ce qui créé de la motivation, et sur des courses comme cela où l’on dort peu, c’est un véritable moteur. Pour moi, s’amuser, c’est la principale qualité à avoir pour nous aider à tenir. Il faut vraiment prendre du plaisir, c’est très important. Quelle sera la suite ? C’était la première épreuve, je vais faire la deuxième qui est la Route du Rhum. Ensuite, l’avenir est très incertain puisque je n’ai pas de partenaire pour le Vendée Globe . Peutêtre que les bons résultats m’aideront pour la suite !

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Vainqueurs sur SMA, Paul Meilhat (à gauche) et Gwénolé Gahinet posent avec le Prince Albert II.

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