Monaco-Matin

Un Groupe d’entraide mutuelle qui porte si bien son nom Actu

Le GEM J’Aime Nice a fêté ses 10 ans. Une décennie à épauler ceux qui souffrent de handicap psychique, à les aider à s’intégrer dans une société qui souvent encore les stigmatise

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Michel est très volubile tandis que Christian est plutôt du genre taiseux. Les deux forment un tandem efficace à la tête du GEM – Groupe d’entraide mutuelle – J’Aime Nice qui fête ses 10 ans. Ce type de structure (une associatio­n loi 1901) a été créé par le législateu­r en 2005, concomitam­ment à la reconnaiss­ance du handicap psychique et cognitif. Les GEM ont ainsi été conçus pour aider les personnes concernées à rompre leur isolement. Ces groupes sont ainsi animés par les malades et pour les malades. J’Aime Nice a vu le jour officielle­ment en 2008. « Le GEM constitue une passerelle entre les strutures de soin et l’insertion dans la société », résume Marie Rocroy, déléguée de l’associatio­n Croix Marine, qui, aux côtés de l’UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapée­s psychiques), parraine la structure. Car ce sont ces deux associatio­ns qui ont initié la création du GEM J’Aime Nice. Elles participen­t toujours à sa gestion et mettent leur expertise au service des membres. En une décennie, J’Aime Nice a assis son expérience. Informatiq­ue, broderie, pétanque (le grand dada de Michel), anglais, théâtre, etc., (DR) les animations sont nombreuses et variées. « Nous comptons sur les adhérents [ils sont plus de 70 au total, Ndlr] pour proposer des activités. Au début, ils sont épaulés par un animateur, ensuite ce sont eux qui prennent en charge l’organisati­on de l’atelier qu’ils proposent », explique Marie Rocroy.

Lutter contre la stigmatisa­tion

Par exemple, Michel (le bavard) est le spécialist­e de la pétanque. C’est lui qui a mis sur pied le rendez-vous hebdomadai­re (le samedi). « J’essaie d’organiser des tournois. Mais c’est parfois compliqué lorsque quelqu’un qui était inscrit nous fait faux bond au dernier moment.» L’homme s’épanouit manifestem­ent dans ce rôle qui lui teint à coeur. Il confie : « J’ai essayé de m’inscrire dans un club de boules classique mais à chaque fois, je souffrais du regard des autres. Je ne me sentais pas très bien accueilli. » La stigmatisa­tion, c’est un peu ce que racontent tous les membres du GEM J’Aime Nice : lorsqu’on souffre d’un handicap psychique il est plus difficile de s’intégrer dans la société. L’associatio­n oeuvre justement à rompre avec cet isolement. Et pour coller au mieux aux besoins des participan­ts, le GEM propose des activités tout au long du weekend, car c’est à ce moment-là que la solitude est la plus dure à supporter. Le dimanche, des sorties sont ainsi proposées régulièrem­ent, encadrées par les animateurs (ils sont deux salariés, titulaires du BAFD – Brevet d’aptitude aux fonctions de directeur). Et une fois par an, les adhérents peuvent participer à une semaine de détente en camping (dans le Var). Un moment très apprécié des participan­ts mais le retour à la réalité est parfois difficile. Si le bilan de ces dix premières années est incontesta­blement positif, comment les principaux intéressés voient-ils le futur ? C’est Christian Boubert, le président du GEM qui répond : « Le handicap, ça fait peur... c’est dû à la méconnaiss­ance des gens. J’espère qu’à l’avenir, les choses vont changer et que ça ira mieux. »

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Le GEM J’Aime Nice cherche à rompre l’isolement des personnes souffrant de handicap psychique. (De gauche à droite : Marie Rocroy, déléguée pour Croix Marine, Catherine Moreau adjointe au maire et Christian Boubert président du GEM).

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