ÀS aint-Paul, la Biennale internationale s’installe
Avec ses oeuvres emblématiques et des talents émergents, la première édition a été inaugurée hier après-midi. Une exposition à ciel ouvert qui a nécessité dix-huit mois de travail
Dix-huit mois de travail. Une équipe resserrée. Un budget mesuré. Mais l’enthousiasme s’est largement propagé et la première Biennale internationale de Saint-Paul-de-Vence tient ses promesses, ce qui n’était pas gagné. Pour séduire le public, on peut compter sur des artistes à la notoriété bien campée. Jan Fabre, attendu à la Fondation Maeght, culmine sur la petite place des Tilleuls avec un bronze doré haut de près de quatre mètres. Le long du parcours, on croisera des oeuvres d’Antony Gormley, Wang Keping, Arik Levy ou JeanPierre Raynaud dont un double autoportrait en carrelage ordinaire est exposé dans la micro-chapelle Sainte-Claire, comme dans un reliquaire. Une Colonne et des Anneaux de Vincent Barré, un impressionnant torse-tronc de David Nash, une pointe en inox et acier de Vladimir Skoda ou un corps distendu de Henk Visch devraient concourir au retentissement d’une manifestation qui couronne aussi de jeunes artistes, sélectionnés par un jury réunissant notamment Jean Nouvel et Bernar Venet. La galeriste Catherine Issert, le président Olivier Kaeppelin et Loïc Deltour, parmi les chevilles ouvrières, ont réussi à convaincre des mécènes de prêter des sculptures ou d’en financer le transport. Il ne devait s’agir à l’origine que d’un festival de films et de photos. Le soutien de la commune a incité les organisateurs à voir plus loin et plus grand. Tant mieux.
« C’est une véritable renaissance »
Du côté des participants, on s’en félicite. Tel Arik Levy, tout à son bonheur d’être là : « C’est génial, qu’un village comme Saint-Paul accueille l’art. C’est au coeur de ce qui attire les visiteurs, or ce ne doit pas être un objet de souvenir touristique. Pour moi, c’est une véritable renaissance et je trouve remarquable que le démarrage soit aussi fort, avec des artistes superbes – je suis le plus minuscule dans la liste et c’est très bien ainsi. » « Saint-Paul, c’est important », confirme Tania Mouraud, qui pour son grand retour, a imaginé une installation mêlant le concept et le vivant, avec lavande, abeille et même papillons. « Ce que j’ai vu est savoureux », entérine Harry Bellet, critique au journal Le Monde, qui tempère : « J’ai connu trop de biennales qui n’ont eu qu’une seule édition. » Ce ne sera sûrement pas le cas ici. Catherine Issert en est convaincue : « J’avais quelques doutes, mais aujourd’hui, je suis ravie. »