Monaco-Matin

ÀS aint-Paul, la Biennale internatio­nale s’installe

Avec ses oeuvres emblématiq­ues et des talents émergents, la première édition a été inaugurée hier après-midi. Une exposition à ciel ouvert qui a nécessité dix-huit mois de travail

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Dix-huit mois de travail. Une équipe resserrée. Un budget mesuré. Mais l’enthousias­me s’est largement propagé et la première Biennale internatio­nale de Saint-Paul-de-Vence tient ses promesses, ce qui n’était pas gagné. Pour séduire le public, on peut compter sur des artistes à la notoriété bien campée. Jan Fabre, attendu à la Fondation Maeght, culmine sur la petite place des Tilleuls avec un bronze doré haut de près de quatre mètres. Le long du parcours, on croisera des oeuvres d’Antony Gormley, Wang Keping, Arik Levy ou JeanPierre Raynaud dont un double autoportra­it en carrelage ordinaire est exposé dans la micro-chapelle Sainte-Claire, comme dans un reliquaire. Une Colonne et des Anneaux de Vincent Barré, un impression­nant torse-tronc de David Nash, une pointe en inox et acier de Vladimir Skoda ou un corps distendu de Henk Visch devraient concourir au retentisse­ment d’une manifestat­ion qui couronne aussi de jeunes artistes, sélectionn­és par un jury réunissant notamment Jean Nouvel et Bernar Venet. La galeriste Catherine Issert, le président Olivier Kaeppelin et Loïc Deltour, parmi les chevilles ouvrières, ont réussi à convaincre des mécènes de prêter des sculptures ou d’en financer le transport. Il ne devait s’agir à l’origine que d’un festival de films et de photos. Le soutien de la commune a incité les organisate­urs à voir plus loin et plus grand. Tant mieux.

« C’est une véritable renaissanc­e »

Du côté des participan­ts, on s’en félicite. Tel Arik Levy, tout à son bonheur d’être là : « C’est génial, qu’un village comme Saint-Paul accueille l’art. C’est au coeur de ce qui attire les visiteurs, or ce ne doit pas être un objet de souvenir touristiqu­e. Pour moi, c’est une véritable renaissanc­e et je trouve remarquabl­e que le démarrage soit aussi fort, avec des artistes superbes – je suis le plus minuscule dans la liste et c’est très bien ainsi. » « Saint-Paul, c’est important », confirme Tania Mouraud, qui pour son grand retour, a imaginé une installati­on mêlant le concept et le vivant, avec lavande, abeille et même papillons. « Ce que j’ai vu est savoureux », entérine Harry Bellet, critique au journal Le Monde, qui tempère : « J’ai connu trop de biennales qui n’ont eu qu’une seule édition. » Ce ne sera sûrement pas le cas ici. Catherine Issert en est convaincue : « J’avais quelques doutes, mais aujourd’hui, je suis ravie. »

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Rocking, par Gabrielle Conilh de Bessac, sur la place des joueurs de boules
 ??  ?? Par Jan Fabre, l’une des pièces maîtresses de cette première édition: L’Homme qui porte la croix, sur la place du Tilleul.
Par Jan Fabre, l’une des pièces maîtresses de cette première édition: L’Homme qui porte la croix, sur la place du Tilleul.
 ??  ?? Tania Mouraud et ses Mots mêlés, ou l’art de marier le conceptuel et le vivant.
Tania Mouraud et ses Mots mêlés, ou l’art de marier le conceptuel et le vivant.
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(Photos Franz Chavaroche) Harry Bellet devant une oeuvre de Wang Keping.

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