Monaco-Matin

Nice,

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin. fr

Ils débarquent à 14h15 du train qu’ils aiment tant et qu’ils veulent défendre à tout prix. Une cinquantai­ne de manifestan­ts s’installent sur le parvis de la gare de Nice et déploient dans une ambiance bon enfant pancartes et banderoles sous l’oeil vigilant de policiers. « La ligne ferroviair­e Breil-TendeCuneo est en grand danger. Ensemble nous sauvegarde­rons notre ligne de vie», peut-on lire sur un tract distribué aux passants. Sur une pancarte plus politique, un slogan : « Non Élisabeth (N.D.L.R., Élisabeth Borne, la ministre chargée des transports), la SNCF n’est pas à vendre ». Les manifestan­ts dansent, chantent avec bandonéon et guitare des chants populaires italiens. Sur la poitrine de certains, un badge où il est inscrit : «Mon train j’y Ces deux manifestat­ions à Breil et Nice avaient pour objectif de rappeler combien la ligne ferroviair­e Nice-Cuneo reste vitale pour l’avenir du haut-pays mentonnais. (Photo François Vignola)

tiens. » Christian Poirier, micro en main, le président du comité franco-italien de défense de la ligne Nice-Cuneo-Vintimille, cheminot à la retraite, domicilié à

Breil-sur-Roya, exprime ses craintes sur l’avenir de cet axe ferroviair­e malgré les 29 millions d’euros de travaux en cours pour sécuriser les voies.

« On vit une aberration »

Les bus de substituti­on actuels montrent, selon les usagers, leurs limites en terme de confort et de sécurité. «Au lieu d’un train, on a un car depuis Breil, un car depuis Sospel, un depuis L’Escarène», rappelle Christian Poirier. Les manifestan­ts veulent croire à nouveau à une cadence de trains régulière, qui circulerai­ent à une vitesse normale, avec des correspond­ances entre les trains français et italiens. « Je veux pouvoir, de nouveau, aller de Turin à Nice pour venir voir mon fils», revendique Laura Nardi, ressortiss­ante italienne de 89 ans. Laurence Sarfati, qui anime cette bataille du rail sur les réseaux sociaux, s’attarde sur la spécificit­é historique de cette ligne : « Aujourd’hui, les routes sont départemen­tales, les lignes ferroviair­es régionales et on a perdu cette dimension internatio­nale. On nous enlève les douaniers, les gendarmes, les cheminots. Du coup, on se retrouve le parent pauvre. Nos maisons se dévaluent au fil du temps et deviennent invendable­s. On vit une aberration. » Alain, qui est venu avec son petitfils Calvin, veut croire lui aussi en l’avenir de ce haut-pays, un avenir qu’il voit tout tracé grâce au rail, rempart contre l’envahissem­ent des camions. Si des élus étaient présents à la manifestat­ion à Breil-sur-Roya le matin, ils n’ont pas fait le voyage jusqu’à Nice. Ce que regrettaie­nt certains manifestan­ts qui se battent pour que «cette ligne viveet non survive».

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Les élus et représenta­nts d’associatio­ns ont pris la parole à tour de rôle pour soutenir cette ligne.
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Un public nombreux écoutait attentivem­ent les discours.

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