Monaco-Matin

Les gendarmes visés par un forcené dans le Var

Il était 19 heures quand des coups de feu ont retenti, samedi, en contrebas du village d’Ampus. Les forces de l’ordre ont mobilisé d’importants moyens avant d’interpelle­r un homme retranché chez lui

- MATTHIEU BESCOND mbescond@nicematin.fr

Tout s’est bien terminé. On s’en sort bien, ça aurait pu être plus compliqué ». Hier matin, aux alentours de 4h30, les forces de l’ordre pliaient bagage après être intervenue­s à Ampus pour appréhende­r un forcené. Agé d’une cinquantai­ne d’années, Eric Walter s’était retranché dans son domicile, avec sa compagne et son beau-père. Plus tôt dans la soirée, l’homme avait fait usage d’un fusil à plusieurs reprises. « J’étais sur ma terrasse quand j’ai entendu des coups de feu espacés en début de soirée », racontait un témoin. Retour sur les faits.

Les gendarmes essuient des tirs de fusil

« La brigade de gendarmeri­e de Lorgues a été informée de tirs aux alentours de 19 h et s’est rapidement rendue sur les lieux, expliquait le procureur de la République, Ivan Auriel. Arrivés sur place les militaires ont essuyé des coups de feu, sans que personne ne soit blessé. » Dès lors, un important dispositif est déployé, « avec en première ligne le Peloton de surveillan­ce et d’interventi­on de la gendarmeri­e (Psig), envoyé pour sécuriser les lieux. » Mais aussi une équipe cynophile et le Groupe d’interventi­on de la gendarmeri­e nationale (GIGN) d’Orange, épaulés par trois négociateu­rs, soit une cinquantai­ne de gendarmes au total. Sans oublier une ambulance de pompiers et le Smur de Draguignan. Un poste de contrôle est par ailleurs installé en mairie pour centralise­r l’opération. Le procureur de la République était, lui, sur les lieux dès 2h du matin. C’est lui qui donnera l’autorisati­on aux forces de l’ordre d’intervenir.

« Sans cela, nous n’aurions pas pu agir avant l’heure légale fixée à 6 h» , précisait sur place l’officier en charge des opérations, juste après l’interpella­tion.

Interpellé sans heurts

« Aux alentours de 3 heures, le chef du détachemen­t du GIGN a décidé d’entrer dans la villa, poursuivai­t le procureur. L’individu a été appréhendé dans sa chambre, sans difficulté. Puis placé en garde à vue pour tentative d’homicide sur agents de la force publique. »

S’il était difficile, hier soir, de comprendre la raison de ces tirs, une chose est sûre : « Le tireur n’a fait part d’aucune revendicat­ion. Et ni sa femme ni son beau-père n’ont été violentés », précisait Ivan Auriel. « Nous allons maintenant lui demander des explicatio­ns et apprécier la situation. À l’issue de cela, nous pourrions nous orienter vers une requalific­ation de violence sur agent de la force publique. Sauf si une expertise psychiatri­que pointe du doigt une maladie mentale. »

Trois armes retrouvées

Sur les lieux, les gendarmes ont retrouvé trois fusils : un 22 long rifle, un de chasse, et un autre resté dans son étui. Eric Walter venait de s’installer à Ampus. « La famille a emménagé il y a tout juste deux mois », précisait le maire, Hugues Martin. Elle venait d’acquérir cette villa – nommée, comble de l’absurde « La Tranquilli­té » –, située en contrebas du village, sur la route de Châteaudou­ble, un peu avant le pont de Ratton. Difficile de comprendre

ce qui a poussé le quinquagén­aire à un tel acte. Le voisinage parle pourtant de lui comme de quelqu’un de sympathiqu­e (lire ci-dessous). Qu’est-ce qui l’a conduit vers ce geste de folie ? Étaitil sous l’emprise de l’alcool ou autres produits stupéfiant­s ? Souffrait-il de problèmes familiaux ? Pourquoi sa femme et son beaupère sont restés à ses côtés tout ce temps ? Autant de questions auxquelles l’enquête tentera de répondre.

 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? En provenance d’Orange, le GIGN est intervenu aux alentours de  heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, pour interpelle­r le forcené retranché dans sa villa, route de Châteaudou­ble à Ampus.
(Photos Philippe Arnassan) En provenance d’Orange, le GIGN est intervenu aux alentours de  heures du matin dans la nuit de samedi à dimanche, pour interpelle­r le forcené retranché dans sa villa, route de Châteaudou­ble à Ampus.

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