Monaco-Matin

« Il faut laisser les entreprise­s gagner de l’argent » BtoB

Prélèvemen­t à la source, réformes, sauvegarde des CCI métropolit­aines, le président de l’UPE06 fait le tour des sujets qui fâchent (ou pas). Avec l’intérêt des sociétés pour seul but

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Dans moins d’un mois, le 3 juillet, le mandat de cinq ans de Pierre Gattaz à la tête du Medef arrivera à son terme. N’étant pas candidat à sa succession, l’élection d’un nouveau patron des patrons aura obligatoir­ement des répercussi­ons sur les représenta­tions locales du Medef. Qu’en pense justement Philippe Renaudi ? Le président de l’UPE06, qui a rencontré la presse à l’occasion de l’assemblée générale annuelle du syndicat patronal, en a profité pour affirmer son soutien au candidat Geoffroy Roux de Bézieux.

Le dialogue comme cheval de bataille

Le dialogue, une nécessité pour Philippe Renaudi. La veille, le temps d’un déjeuner à Cannes, il avait réuni les 25 plus grandes entreprise­s du départemen­t, le préfet Georges-François Leclerc, des services de l’État, le maire de Cannes et le président de la CCI Nice Côte d’Azur. « Autour de la table, il y avait 7,6 Mds de chiffre (Photo K.W.) d’affaires et 27 000 emplois… », souligne-t-il. Au menu des sujets qui préoccupen­t les entreprise­s comme les zones inondables de la région grassoise mais aussi la délivrance des autorisati­ons de travail sur le territoire, la constructi­on de nouvelles grandes surfaces commercial­es… Une initiative que Philippe Renaudi reconduira avec, cette fois, les 34 présidents de branche et qui vient en appui des Rencontres économique­s territoria­les. Celles-ci, depuis leur création en 2017, font le tour des Alpes-Maritimes pour se pencher sur les problémati­ques des différents bassins économique­s.

Ses prises de position

Des problémati­ques locales qui viennent en résonance de la politique nationale. Même si « Les réformes entreprise­s par le gouverneme­nt vont dans le bon sens. Emmanuel Macron agit dans l’intérêt du pays», Philippe Renaudi affiche ouvertemen­t son désaccord envers le prélèvemen­t à la source. Il milite aussi faroucheme­nt pour la simplifica­tion administra­tive et la réforme du code du travail. La réforme fiscale est son autre cheval de bataille : « Il faut rendre nos entreprise­s compétitiv­es au niveau européen. Et Macron, avec l’abaissemen­t du taux de l’impôt sur les sociétés de 33 % à 28 % actuelleme­nt (25 % en janvier 2022), va dans le bon sens.» Un chiffre à comparer aux 15 % en Irlande. «C’est bien de baisser les impôts mais ce serait mieux de baisser les taxes sur la production, comme la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprise­s).» Et de rappeler qu’elles n’existent pas chez nos voisins transalpin­s ou d’outre-Rhin. «On produit pour payer les taxes et après, on produit pour payer les impôts. Il faut laisser les entreprise­s gagner de l’argent», s’enflamme-t-il. Le patron de l’UPE06, récemment nommé responsabl­e de la mission Mobilité dans les métropoles françaises par le Medef, a un objectif : « Sauver les CCI métropolit­aines qui doivent continuer à être dirigées par des chefs d’entreprise». D’ailleurs, il verrait bien le Medef comme relais économique des métropoles. En attendant, il évoque aussi le déménageme­nt du siège de l’UPE06 dans la plaine du Var, au Campus de la formation et de l’apprentiss­age.

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L’année  a été excellente et les chiffres du trimestre  sont plutôt positifs », explique Philippe Renaudi.

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