Monaco-Matin

Les confidence­s sportives du prince Albert II

Dimanche dans l’émission de Jacques Vendroux, sur France Bleu, le souverain a partagé son engouement pour le sport, les valeurs olympiques, le football. Et, bien sûr, pour l’AS Monaco

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

La ligne éditoriale était claire: ne parler que de sport. Dimanche soir, dans l’émission Stade Bleu, le prince Albert II s’est confié au micro de l’infatigabl­e voix du foot de Radio France, Jacques Vendroux, sur de nombreux sujets. Vingt-trois minutes d’entretien au coeur du Palais princier où le souverain a parlé à coeur ouvert. Sans filtre apparent, si ce n’est celui d’une passion commune. Bilan de l’AS Monaco, valeurs de l’olympisme, héritage familial d’un amour du sport… Le prince souverain y est même allé de son petit pronostic pour l’imminente Coupe du Monde en Russie. Morceaux choisis.

L’amour du sport

«Cela vient de mes deux parents. D’un côté mon père, par conviction personnell­e, qui était convaincu que c’était important pour le développem­ent personnel de l’enfant. Du côté de ma mère, il y avait cette culture olympique. Mon grand-père, John Kelly, a été triple médaillé d’or en aviron aux JO d’Anvers (1920) et de Paris (1924). Mon oncle, aussi, a été quatre fois olympien et médaillé de bronze à Melbourne en 1956 dans la même discipline. Je ne l’ai su que plus tard mais j’ai même un grand-oncle, côté Polignac, qui avait fait du bobsleigh.»

L’esprit de compétitio­n

«Le sport vous apprend beaucoup de choses: persévérer, aller au-delà de ses limites, fédérer les gens autour d’un objectif commun où chacun apporte ses compétence­s et ses capacités.»

La culture du vestiaire

«On apprend beaucoup dans les couloirs

de l’école, dans ceux des organisati­ons internatio­nales comme les Nations Unies. Dans le vestiaire, on retrouve l’esprit de camaraderi­e, on se chambre les uns et les autres. Cela crée des liens extraordin­aires. Si on garde cet esprit d’ouverture, de joie de vivre, cela peut servir dans la vie.»

Le rêve de devenir pro

«Guy Roux m’a dit que j’aurais pu jouer en troisième division. C’est flatteur. Tout gamin rêve de jouer dans une grande équipe, d’être en finale de la Coupe du Monde. Après, il y a la réalité qui vous rattrape (rires). J’aurais beaucoup aimé être éducateur ou entraîneur de jeunes. C’est un très

beau métier. J’y ai goûté quand j’étais moniteur de sport dans un camp de vacances aux États-Unis.»

Les Jeux Olympiques  en France

«Je suis très heureux que Paris ait obtenu les Jeux. Ils seront beaux, j’en suis persuadé. On n’accueille pas d’épreuves à Monaco mais on pourra sans doute accueillir des athlètes qui veulent les préparer. J’espère que l’on sera un centre d’entraîneme­nt attractif pour les délégation­s. Pendant les JO de Barcelone en 1992, la Dream Team (équipe de basket des États-Unis, NDLR) était venue jouer ici des matchs de préparatio­n.

Les structures sportives à Monaco

« Concernant les structures sportives, on peut remonter plus loin que mon père et moi. C’est aussi grâce à mon arrière-grand-père et arrière-arrièregra­nd-père. Les premiers jeux féminins ont eu lieu à Monaco en 1921. C’était tout à fait précurseur.»

Les valeurs de l’olympisme

«J’aime ces valeurs. Elles ont parfois été détournées et bafouées. Si l’on continue à rendre attractif les Jeux Olympiques et l’esprit qu’ils dégagent à travers des valeurs intemporel­les et universell­es (la tolérance, la solidarité, l’amitié, le respect, la paix), eh bien je crois qu’ils ont de beaux jours devant eux. Il faut réactualis­er ces valeurs et les rendre plus accessible­s aux jeunes génération­s.»

Un pronostic pour la Coupe du Monde (hors équipe de France)

« L’Allemagne sera dans les tout premiers. Le Brésil, c’est encore un peu l’inconnu. La Belgique a une belle génération. Les nations africaines, c’est toujours difficile. En qualificat­ions, elles montrent des choses prometteus­es mais n’arrivent pas, en phase finale, à franchir un certain palier. Cette compétitio­n va être très ouverte.»

L’état d’esprit positif à l’AS Monaco

«Les cadres arrivent à transmettr­e un bon état d’esprit aux joueurs qui arrivent. Peut-être que le fait qu’on ne soit pas favori permet une autre approche. Le fait de ne pas se prendre au sérieux et d’aborder la compétitio­n autrement. On arrive aussi à avoir de très bons jeunes issus de notre centre de formation (Serrano, Mboula, Sylla…) qui ont pu être incorporés. L’avenir est assuré.»

Le capital sympathie de l’ASM en France

«Historique­ment, saison après saison, on a toujours produit un jeu de qualité. Le fait, aussi, qu’on n’ait pas la grosse tête. Certaines saisons, comme en 2004, nous ont apporté encore plus de sympathie avec la création de clubs de supporters à l’extérieur de Monaco. J’étais surpris par cet engouement spontané.»

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Pendant  minutes, le prince Albert II a répondu aux questions de Jacques Vendroux, la voix du foot sur Radio France. (Capture d’écran France Bleu)

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