L’Aquarius en route vers l’Espagne
Les 630 migrants bloqués depuis dimanche au large des côtes maltaises à bord de l’Aquarius, ont entamé hier soir à 21h leur longue traversée de quatre jours vers l’Espagne sur ce navire humanitaire et deux autres navires italiens. Le refus de l’Italie et de Malte de les accueillir a déclenché mardi une guerre des mots entre la France et l’Italie, celle-ci refusant les « leçons hypocrites » de Paris. Giuseppe Conte, le président du Conseil italien, a semblet-il peu apprécié les propos du président français Emmanuel Macron, qu’il rencontrera vendredi à Paris, dénonçant la « part de cynisme et d’irresponsabilité du gouvernement italien ».
Ciotti : « On veut que Nice devienne Lampedusa ? »
L’Aquarius, présent depuis février 2016 dans cette partie (Photo EPA/MaxPPP) de la Méditerranée, où il a secouru près de 30 000 personnes, était depuis dimanche au centre d’un bras de fer entre l’Italie et Malte, avant que l’Espagne ne se propose de l’accueillir. « La meilleure solution serait de débarquer ces personnes secourues dans le port le plus proche d’où elles pourraient être transportées vers l’Espagne ou un autre pays sûr », avait réagi l’ONG française Médecins sans frontières (MSF), elle aussi présente sur l’Aquarius. En France, les réactions politiques se sont multipliées hier, notamment après la proposition du président de l’exécutif corse Gilles Simeoni d’accueillir l’Aquarius. « Aucun port français, ni Corse, ni Nice, ni Marseille ne doit accueillir l’Aquarius. On veut que Nice devienne Lampedusa ? », s’est interrogé Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes qui a appelé les autorités françaises à « une grande fermeté ».