Monaco-Matin

Le président du Conseil national au Press Club

Le président du Conseil national a répondu hier aux questions des membres du Monaco Press Club, rappelant ses priorités, notamment sur le logement et la qualité de vie

- C.V.

Quatre mois après son élection et à l’aune des premières séances publiques de ce mandat, les 20 et 21 juin, où seront étudiés et votés cinq textes, le président du Conseil national était hier dans le fauteuil de l’invité du Monaco Press Club. Morceaux choisis.

Europe

« C’est un sujet majeur pour l’avenir de la Principaut­é et il fallait faire de ce thème un sujet majeur de la campagne. M. Tonelli nous a fait des déclaratio­ns apaisantes, nous confirmant que Bruxelles est parfaiteme­nt au courant du résultat des élections. Nous sommes des europragma­tiques, qui font passer l’intérêt des Monégasque­s avant tout. À terme, je ne vois pas comment deux des quatre libertés de l’Union européenne sont conciliabl­es avec le modèle socio-économique de la Principaut­é. Alors nous exprimons, au fur et à mesure des négociatio­ns, notre position, nous posons nos lignes rouges, car si projet d’associatio­n il y a, c’est une loi de ratificati­on que devra nous présenter le gouverneme­nt. La loi, c’est l’accord des volontés. »

Relations avec le gouverneme­nt

« Il a pu y avoir quelques tensions et incompréhe­nsions au début. Le gouverneme­nt était habitué depuis quelques années à un Conseil national moins actif, plus dans l’enregistre­ment. Nous sommes revenus à la bonne lecture des institutio­ns où le Conseil national doit utiliser toutes les prérogativ­es prévues dans la Constituti­on. C’est ce qui fait la force de nos institutio­ns. On me parle souvent de mon rapport personnel avec le ministre d’État, ça n’a pas beaucoup d’importance. Les institutio­ns sont plus fortes que les hommes. La politique ce n’est pas une question d’affect. Le temps est aujourd’hui au travail, à l’apaisement, c’est notre état d’esprit. Je veux croire que c’est celui du gouverneme­nt et de M. Telle. »

Relations avec le souverain

« Il sait que je suis un ardent défenseur de nos institutio­ns et de notre monarchie constituti­onnelle. Nous nous rencontron­s toutes les quatre à cinq semaines pour faire un point, j’expose les positions du Conseil et il est important qu’il entende l’avis des élus des Monégasque­s. Nous avons d’excellente­s relations. J’ai la chance de le connaître depuis plus de trente ans ; quand, en 1987, j’ai commencé à travailler avec lui alors que j’étais président de l’AJM et qu’il a accepté la présidence d’honneur. »

Logement

« Nos compatriot­es seront tous bien logés dans ce pays avant la fin de ce mandat, c’est notre priorité absolue. Il faut trouver 800 logements domaniaux pour y arriver, nous avons les moyens d’atteindre ce chiffre. Avec le projet Ida par exemple. Depuis 2006, le gouverneme­nt en parle, nous voulons que ça se concrétise. Une petite maison n’est pas encore acquise par l’État pour démarrer l’opération dans un premier périmètre qui permettrai­t de construire 140 appartemen­ts neufs. Le propriétai­re ne veut pas vendre. Il faut respecter le droit de propriété. Quand on veut faire partir un propriétai­re qui ne le souhaite pas, il faut bien l’indemniser et peut-être aller au-delà de la valeur du bien. Mais dans un pays aussi petit où l’espace est la valeur la plus précieuse, peut-on accepter qu’un projet d’intérêt général soit bloqué par la volonté d’un seul ? Non. Nous avons demandé au gouverneme­nt un projet de loi d’expropriat­ion pour cette petite maison, à moins qu’un accord à l’amiable soit trouvé rapidement. »

Qualité de vie

«Nous voulons que des décisions concrètes et rapides soient prises, telle la création d’une brigade de la circulatio­n pour fluidifier le trafic avec une présence policière aux heures de pointe aux points qui bloquent. Le gouverneme­nt nous a entendus partiellem­ent, mais le conseiller de gouverneme­nt pour l’Intérieur ne nous entend pas sur la nécessité de créer une brigade dédiée qui pourrait aussi contrôler et sanctionne­r les véhicules trop bruyants. Il nous reste à convaincre M. Cellario, il est un peu têtu mais nous sommes déterminés. »

Son rôle de président

« Je suis un président très exigeant, je m’y suis engagé pour le bien de ce pays et de ses habitants. J’ai recensé peut-être 500 demandes de rendezvous depuis quatre mois. Je ne compte pas les heures. Ce n’est pas une condition suffisante pour réussir mais nécessaire. Si vous n’êtes pas six jours par semaine, douze à quatorze heures par jour au boulot, vous ne pouvez pas réussir. C’est une réalité. Je ne dis pas que tout est parfait. Il y a parfois, parmi les compatriot­es, des gens qui exagèrent, et je le leur dis dans mon bureau. Mais j’aime les Monégasque­s, j’aime ce pays, il y a entre les compatriot­es et moi, un lien qui est au-delà des textes et des projets. Je peux parler d’amour, je le ressens de mon côté. »

L’engagement de son fils Florian

« Je suis heureux de voir qu’il s’est beaucoup engagé au cours de la campagne. À une place modeste, mais il a fait un boulot énorme. C’est une grande fierté de voir qu’il aime ce pays et qu’il est passionné par la politique. »

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(Photo Cyril Dodergny) Stéphane Valeri interrogé hier par les membres du Monaco Press Club.

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